Les papillomavirus humains (HPV), longtemps associés à des problèmes de santé exclusivement féminins, sont aujourd’hui au centre des préoccupations médicales et de santé publique en raison de leur impact sur la population masculine. Chaque année, ces virus sont responsables de plus de 6 000 nouveaux cas de cancer, ce qui soulève des inquiétudes quant à la nécessité de la vaccination des garçons.
Dans cet article, nous explorerons pourquoi la vaccination contre les HPV est tout aussi cruciale pour les hommes que pour les femmes.
LIRE AUSSI : France : Tout savoir sur les campagnes vaccinales contre le Covid-19 et les papillomavirus qui démarrent ce lundi
Une campagne de vaccination scolaire déterminante
La semaine du 2 octobre marque le début d’une campagne de vaccination gratuite contre les papillomavirus humains destinée aux élèves de 5e dans les établissements scolaires en France. Cette initiative fait suite à l’annonce d’Emmanuel Macron en février et vise à atteindre un taux d’au moins 30 % de ces élèves vaccinés au collège d’ici la fin de l’année scolaire. Cependant, les statistiques actuelles révèlent un écart significatif entre les filles et les garçons en termes de vaccination. En 2022, 47 % des filles de 15 ans avaient reçu une première dose, contre seulement 12,8 % des garçons du même âge. Il est donc essentiel de comprendre pourquoi la vaccination des garçons est cruciale pour combattre les HPV.
Pendant de nombreuses années, les papillomavirus humains ont été considérés comme un problème de santé exclusivement féminin, en particulier en ce qui concerne le cancer du col de l’utérus. Cependant, une étude parue en août dans la revue The Lancet Global Health a révélé que 31 % des hommes de plus de 15 ans seraient atteints par au moins l’un de ces virus, et 21 % seraient porteurs d’un HPV à haut risque, potentiellement oncogène. Ces statistiques montrent que les HPV sont loin d’être exclusivement féminins, et qu’ils représentent un réel danger pour la santé des hommes.
Papillomavirus : Une infection sexuellement transmissible à haut risque
Les papillomavirus humains sont la principale cause d’infection sexuellement transmissible, et l’utilisation de préservatifs ne suffit pas à éviter leur transmission. Ces virus sont transmis par contact avec la peau et les muqueuses, principalement lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. En raison de leur haut degré de contagiosité, la grande majorité des hommes (91 %) et des femmes (85 %) sexuellement actifs seront infectés par les HPV à un moment de leur vie.
Malheureusement, il n’existe pas de traitement pour éliminer ces virus. Bien que l’organisme parvienne généralement à les éliminer dans l’année suivant l’infection, celle-ci peut entraîner des lésions précancéreuses, pouvant évoluer vers un cancer. Chaque année, les HPV sont responsables de plus de 6 000 nouveaux cas de cancer, dont 2 900 de cancer du col de l’utérus, causant plus de 1 000 décès. Ces virus sont également responsables de 1 500 cancers de la sphère ORL, 1 500 de l’anus, 200 de la vulve ou du vagin, et d’une centaine de cancers du pénis. Près de 1 750 de ces nouveaux cas sont détectés chez des hommes, et 4 580 chez des femmes.
L’efficacité de la vaccination
Le vaccin contre les papillomavirus humains s’est avéré efficace pour prévenir à la fois les lésions précancéreuses et les cancers. Une étude suédoise de 2020 sur le cancer du col de l’utérus a révélé que le risque de cancer chez les participantes vaccinées avant l’âge de 17 ans était dix fois inférieur à celui des non-vaccinées. De plus, une vaccination plus tardive, entre 17 et 30 ans, réduit le risque de moitié. En Australie, où la couverture vaccinale a atteint près de 80 % chez les hommes et les femmes en 2022, le taux d’infection par les HPV a chuté de manière spectaculaire. Ces résultats prouvent l’efficacité du vaccin dans la prévention des cancers induits par les HPV.
L’importance de la vaccination pour tous
Il est essentiel de comprendre que les cancers liés aux papillomavirus humains ne sont plus exclusivement féminins. Les changements de pratiques sexuelles ont élargi la zone d’impact de ces virus, notamment en ce qui concerne les cancers oropharyngés. Par conséquent, la vaccination devrait être considérée comme un élément crucial de la santé publique pour l’ensemble de la population, indépendamment de l’orientation sexuelle.
Le gouvernement français vise à atteindre un taux de vaccination de 80 % chez les 11-14 ans d’ici 2030. Cette démarche vise à éradiquer les maladies induites par les HPV et à sauver des vies. En somme, la vaccination contre les papillomavirus humains est un moyen puissant de prévenir des maladies graves, et elle devrait être encouragée pour tous, hommes et femmes, dès leur plus jeune âge.