Le régime militaire issu d’un coup d’État au Niger a récemment pris une décision d’importance en annonçant l’annulation de plus de 990 passeports diplomatiques détenus par des personnalités nigériennes et étrangères qui travaillaient pour le pouvoir déchu. Cette mesure, annoncée par l’Agence nigérienne de presse (ANP, officielle), a été notifiée par le ministère nigérien des Affaires étrangères aux représentations diplomatiques du pays.
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Annulation des passeports diplomatiques : une démarche radicale au Niger
L’annulation de ces passeports diplomatiques s’inscrit dans le cadre des actions entreprises par le régime militaire pour consolider son pouvoir suite au coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet. Cette décision vise à priver les anciens responsables du pouvoir de leur statut diplomatique, les rendant ainsi inéligibles pour des missions ou des voyages officiels en tant que représentants du pays.
Selon les informations fournies par le ministère nigérien des Affaires étrangères, plus de 990 passeports diplomatiques ont été annulés, touchant des anciens responsables d’institutions, des ministres, des députés, des conseillers, et des conseillers spéciaux qui étaient précédemment en poste à la présidence de la République, à l’Assemblée nationale et au cabinet du Premier ministre.
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a notifié ces annulations dans une correspondance adressée aux représentations diplomatiques du Niger, précise l’agence. «J’ai l’honneur de vous faire parvenir (…) la liste des passeports diplomatiques nigériens annulés pour caducité», est-il écrit dans cette correspondance qui a abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
Cette mesure reflète l’effort du régime militaire pour révoquer les privilèges accordés aux personnalités associées au pouvoir précédent.
Une portée internationale
Il est important de noter que cette annulation des passeports diplomatiques ne concerne pas uniquement des personnalités nigériennes, mais également des individus de nationalités étrangères. Environ cinquante de ces passeports avaient été délivrés à des personnalités étrangères, notamment françaises, britanniques, libyennes, américaines, turques, et ouest-africaines. Cette diversité souligne l’ampleur des relations diplomatiques et des collaborations internationales qui étaient en place sous l’ancien régime.
Fin août, le régime militaire avait déjà procédé à l’annulation des passeports diplomatiques de cinq dignitaires du pouvoir renversé qui se trouvent à l’étranger. Parmi les personnalités touchées figuraient le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, le chef de la diplomatie Hassoumi Massoudou et l’ambassadrice du Niger en France, Aïchatou Boulama. Cette action avait suscité des réactions à l’échelle internationale et accentué les tensions entre le nouveau gouvernement et les pays étrangers.
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L’annulation de plus de 990 passeports diplomatiques de personnalités du pouvoir déchu marque une étape significative dans l’évolution politique du pays depuis le coup d’État de juillet. Cette décision, qui a des implications nationales et internationales, reflète la volonté du régime militaire de rompre avec l’ancien régime et de consolider son autorité. Alors que le pays continue de faire face à des défis politiques et de sécurité, l’avenir politique du pays demeure incertain, et les répercussions de ces mesures seront suivies de près par la communauté internationale.