En Côte d’Ivoire, une nouvelle polémique a éclaté autour de l’ex-couple Gbagbo, alimentant les débats sur les réseaux sociaux et dans les cercles politiques. Tout est parti d’un communiqué publié par la porte-parole de Laurent Gbagbo dans la nuit du jeudi 4 septembre 2024, en réaction à une interview de Simone Ehivet accordée à France 24. Ce communiqué, qui engage également le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), dénonce l’utilisation du nom « Gbagbo » par Simone Ehivet, alors que leur divorce a été officiellement prononcé. Cette déclaration a immédiatement suscité des réactions contrastées, entre critiques acerbes et soutien à l’ancienne Première Dame.
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Le divorce des Gbagbo : un sujet privé devenu public
La question de l’utilisation du nom « Gbagbo » par Simone Ehivet, malgré son divorce d’avec l’ancien président, a soulevé une vague de réactions sur les réseaux sociaux. Pour de nombreux observateurs, ce qui aurait dû rester une affaire privée entre Laurent Gbagbo et son ex-épouse est devenu un sujet de débat public, amplifié par l’implication du PPA-CI. Certains membres du parti et proches de l’ancien président n’ont pas manqué de fustiger la porte-parole de Laurent Gbagbo, qualifiant sa sortie de « hasardeuse » et « ridicule ».
Le journaliste Yao Noël a ainsi posé une question pertinente sur Twitter : « Le divorce de Gbagbo et son ex-épouse Simone, qui est normalement un problème familial, est-il devenu une affaire politique ? Au point que c’est avec le logo du parti de Gbagbo que son avocate signe son communiqué. Oubien c’est l’avocate du PPA-CI ! Dans ce cas est-ce avec le PPA-CI qu’elle a divorcé ? » Ce commentaire résume bien le malaise ressenti par une partie de l’opinion publique face à cette situation où la ligne entre vie privée et engagement politique semble floue.
Les enjeux juridiques et symboliques du nom « Gbagbo » ?
Un autre aspect de cette controverse réside dans les dispositions légales qui permettent à une femme divorcée de conserver le nom de son ex-mari, sous certaines conditions. En effet, l’article 24 de la loi 83-801 du 2 août 1983 autorise une femme à garder le nom de son ancien conjoint avec l’accord du juge, si elle justifie d’un intérêt légitime. Pour Simone Ehivet, qui a passé 35 ans sur la scène publique sous le nom « Simone Gbagbo » et a exercé le rôle de Première Dame de Côte d’Ivoire, cet intérêt semble évident pour beaucoup. Plusieurs internautes ont rappelé que le PPA-CI avait récemment cosigné un document de l’opposition dans lequel figurait le nom « Simone Ehivet Gbagbo », soulevant ainsi des incohérences dans la démarche du parti.
Ces débats montrent que la question du nom dépasse le simple aspect juridique pour devenir un symbole fort dans l’arène politique ivoirienne. Le nom « Gbagbo » reste chargé d’une forte valeur historique et émotionnelle, tant pour les partisans de l’ancien président que pour ceux qui continuent de voir en Simone Ehivet une figure emblématique de la lutte politique en Côte d’Ivoire.
Une controverse qui fragilise l’unité du PPA-CI
Cette nouvelle polémique intervient à un moment critique pour le PPA-CI, qui cherche à s’imposer comme une force d’opposition crédible en vue des élections présidentielles de 2025. Pour Paul Wil-Adémon Kwadjané Agoubli, universitaire et membre de l’opposition, cette sortie de la porte-parole de Laurent Gbagbo est « inquiétante » et montre que le parti ne mesure pas la gravité du moment. À ses yeux, l’heure devrait être à l’union de l’opposition et à la préparation des échéances électorales, plutôt qu’à des querelles privées exposées publiquement.
Des membres du PPA-CI ont également exprimé leur mécontentement face à cette polémique. « Ce communiqué me déçoit beaucoup. Faire des palabres pour un nom… Continuez comme ça, et vous perdrez beaucoup de militants et sympathisants », a déclaré un internaute se réclamant du parti. Ces divisions internes pourraient fragiliser le PPA-CI à l’approche des scrutins à venir, alors que la cohésion devrait être la priorité.
La polémique autour des « Gbagbo » illustre une nouvelle fois la complexité des dynamiques politiques en Côte d’Ivoire, où les questions de vie privée et de stratégie partisane se mêlent souvent, au risque de brouiller les messages et de diviser les camps. Reste à voir comment le PPA-CI et Laurent Gbagbo navigueront dans cette tempête médiatique qui vient s’ajouter aux nombreux défis auxquels ils sont déjà confrontés.