La mode, c’est l’expression de l’individualité, le reflet de nos émotions, de nos préférences, de notre créativité. Pourtant, il arrive parfois que la mode franchisse une limite fragile, celle qui sépare l’art de la politique, la créativité de la sensibilité. C’est exactement ce qui s’est passé récemment lorsque Zara, la célèbre marque espagnole de prêt-à-porter, a lancé une campagne publicitaire qui a suscité l’indignation dans le monde arabe et au-delà.
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Zara entame une campagne publicitaire controversée
C’était une indécence, une incorrection, une indignité incroyables. Les stylistes et les designers de Zara n’ont pas trouvé mieux que de concevoir une campagne publicitaire pour le moins polémique. Les images qui en résultent nous rappellent les horreurs que les Palestiniens endurent depuis le 7 octobre 2023 à cause du massacre de l’occupant sioniste.
Sur les photos, la mise en scène est troublante. Les décors sont des ruines, des symboles de destruction et de désolation. Certains mannequins portent des silhouettes qui ressemblent étrangement à des cadavres enveloppés dans un tissu blanc, semblable à ce que l’on appelle dans la religion musulmane le « Kfan » – le tissu qui enveloppe le corps des défunts après leur purification.
Ce sont des références macabres, une campagne qui est tout sauf innocente. Visiblement, la marque a retiré les photos les plus explicites, mais heureusement que les internautes ont réussi à faire des captures d’écran avant leur suppression pour dénoncer cet acte inhumain et irrespectueux envers les vies palestiniennes emportées par les attaques israéliennes.
Le drapeau palestinien au cœur de la controverse
La marque Zara s’est également retrouvée au centre d’une tempête médiatique avec le lancement de sa campagne « Zara Atelier, Collection 04_The Jacket » en raison de son imagerie troublante. Les images montraient des représentations de corps enveloppés dans des sacs blancs, évoquant l’habillement funéraire des musulmans, similaire à ce qui se passe actuellement à Gaza, ainsi que des éléments rappelant le conflit en cours et les destructions perpétrées par l’armée israélienne. Parmi ces éléments, un découpage de la carte de la Palestine.
Là encore, la controverse a enflé, et Zara a choisi de retirer les images de sa campagne. Mais avant cela, une simple publication, apparemment anodine, a déclenché une réaction inattendue. La publication montrait des pulls en maille féminins de différentes couleurs, mais le public y a vu un message politique. Rouge, noir, vert, et peau blanche, les quatre couleurs du drapeau palestinien, ont été interprétées par de nombreux abonnés de la marque comme un soutien public à la Palestine.
L’émotion du conflit au proche-orient
Des milliers de messages pro-palestiniens ont afflué, rapidement suivis par presque autant de réponses pro-sionistes. Le résultat : une publication qui a généré plus de 234 000 likes et surtout 143 000 commentaires, contre quelques milliers au maximum habituellement. Cela démontre l’exportation émotionnelle du conflit au Proche-Orient dans toutes les couches de la société, même les plus anodines et, a priori, les plus désintéressées.
La question qui se pose est de savoir si cette série d’incidents était le fruit du hasard, comme le prétend Zara, ou si la marque a involontairement touché une corde sensible dans un conflit politique profondément polarisé.
La mode est souvent une forme d’expression artistique, mais elle peut également être un miroir de nos émotions collectives et de nos préoccupations politiques. Les récentes polémiques autour de Zara illustrent à quel point les créations de mode peuvent être interprétées, intentionnellement ou non, comme des déclarations politiques. Elles soulignent également l’importance de la sensibilité culturelle et politique lorsqu’il s’agit de créer une image de marque et de communiquer avec un public mondial.
Alors que Zara a retiré les images controversées de ses campagnes, cette série d’incidents rappelle que la mode ne peut pas être complètement séparée de la politique, et que les marques doivent être conscientes de l’impact potentiel de leurs créations sur un public mondial de plus en plus engagé et réactif.