Le Goncourt vient couronner l’œuvre littéraire de Jean-Baptiste Andrea, né en 1971, par ailleurs réalisateur et scénariste. Il est l’auteur, avant « Veiller sur elle, » de trois romans publiés à L’Iconoclaste, salués par de nombreux prix. Des épopées intimes, qui se singularisent par leur lyrisme rocambolesque et des héros en déshérence dont l’enfance brisée, narrée avec un réalisme à la Jules Vallès ou Jules Renard, se réinvente en errance, en création artistique ou en aventure extrême, seule véritable appartenance.
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Ces orphelins de parents, d’amour ou d’écoute
Ces romans mettent en scène des orphelins, orphelins de parents, d’amour ou d’écoute, qui éprouvent le besoin de raconter leur vie par écrit pour tricoter, à partir des fugues, abandons et drames qui l’ont trouée, un tissu existentiel. Ils en font un habit dans lequel envelopper leur âme, vaste système d’échos qui fait de leur vie un roman, conte poétique à l’intérieur duquel les rencontres se nouent et se dénouent sur plusieurs décennies.
Dans « Ma reine » (2017), Shell fuyait pour vivre dans la montagne une vie buissonnière. « Cent millions d’années et un jour » (2019) contait l’exploration, par Stan, du cœur d’un glacier, à la recherche de son rêve d’enfant, un fossile de dragon plus grand que tous les dinosaures connus. Dans « Des diables et des saints » (2021), un homme de 70 ans hantait les halls de gare, jouant du piano pour personne et tout le monde, se remémorant son enfance à l’orphelinat.
Déjà récompensé par le prix Fnac, « Veiller sur elle, » cet ouvrage de 500 pages, est publié par une maison indépendante, L’Iconoclaste. Il s’agit du quatrième roman de l’écrivain, déjà couronné, entre autres, par le Femina des lycéens en 2017 pour son premier livre, « Ma reine. »
Jean-Baptiste Andrea: un parcours de réalisateur et scénariste au cinéma
Au cinéma, Jean-Baptiste Andrea s’est notamment illustré en tant que scénariste avec « Hellphone » de James Huth (2007) ou « King » de David Moreau (2022), mais aussi comme réalisateur sur « Big Nothing » (2006) avec David Schwimmer et Simon Pegg et « La Confrérie des larmes » (2013) avec Jérémie Renier et Audrey Fleurot.
Le Goncourt a été remis, comme le veut la tradition, à l’heure du déjeuner au restaurant Drouant, dans le quartier de l’Opéra, à Paris. Quatre auteurs étaient finalistes : Éric Reinhardt avec « Sarah, Susanne et l’écrivain, » Jean-Baptiste Andrea avec « Veiller sur elle, » Gaspard Koenig avec « Humus » et Neige Sinno avec « Triste tigre. »
Le Goncourt, une consécration littéraire
Le Goncourt est la consécration d’une carrière d’écrivain, un trophée convoité par nombre de romanciers et romancières. C’est aussi l’assurance de ventes considérables : en moyenne, depuis le début du siècle, aux alentours de 400 000 exemplaires.
Le grand écran a été son premier métier, après des études à Sciences-Po Paris et une école de commerce, l’ESCP. Jean-Baptiste Andrea réalise son premier film, « Dead End, » en 2003, remarqué pour son humour très noir. Il a également été réalisateur pour « Big Nothing » (2006) avec David Schwimmer et Simon Pegg, ainsi que pour « La Confrérie des larmes » (2013) avec Jérémie Renier et Audrey Fleurot. Lassé des contraintes budgétaires du cinéma, il a choisi d’écrire des romans, avec un style littéraire riche et émouvant.
Jean-Baptiste Andrea a ainsi parcouru un chemin impressionnant, passant du cinéma à la littérature, pour devenir un auteur acclamé et récompensé par le prestigieux Prix Goncourt en 2023 pour « Veiller sur elle. » Une réussite qui témoigne de sa créativité et de son talent dans le monde de l’art et de la culture.