Qu’est-ce que la tarente de Maurétanie, ce reptile qui envahit la France ?

Depuis plusieurs années, un petit reptile a commencé à s’installer dans les coins les plus inattendus des villes françaises. La tarente de Maurétanie, une espèce de gecko, envahit progressivement le territoire, particulièrement les zones méditerranéennes, mais son expansion ne s’arrête pas là. D’apparence plutôt discrète, cette espèce est devenue l’un des reptiles les plus remarquables de l’Hexagone. Cet article se propose d’explorer les raisons derrière sa propagation, son impact sur l’écosystème local, ainsi que les défis liés à sa gestion.

A lire aussi: Éboulement rocheux près de Nyons : Une automobiliste bloquée dans un véhicule

Une Expansion Rapide à Travers la France

La tarente de Maurétanie, souvent confondue avec le lézard de muraille, est maintenant un habitué des jardins et des façades des bâtiments méditerranéens. De Nice à Toulouse, en passant par Montpellier, cette espèce de gecko a su trouver un terrain de choix. Sa taille, qui peut atteindre jusqu’à 20 centimètres, et ses comportements nocturnes font d’elle une présence à la fois intrigante et parfois gênante pour les habitants.

Ce reptile se cache dans les murs et les fissures, mais il devient particulièrement visible la nuit lorsqu’il chasse les insectes attirés par les éclairages urbains. Les captures occasionnelles par les chats ajoutent une touche supplémentaire à l’observation de cette espèce. La tarente de Maurétanie est désormais un élément incontournable des écosystèmes urbains méditerranéens, remplaçant les lézards de muraille qui étaient autrefois plus courants.

Une Propagation au-Delà des Frontières Méditerranéennes

L’expansion de la tarente de Maurétanie ne se limite pas aux régions ensoleillées du sud de la France. Depuis son arrivée en France dans les années 1980 via les ports, elle a progressivement colonisé d’autres régions. Le reptile a suivi les mouvements des marchandises et est maintenant observé dans des villes comme Lyon et Bordeaux. Des observations récentes signalent même sa présence à Paris et en Bretagne, des zones qui étaient auparavant hors de son périmètre habituel.

Jessica Côte, chercheuse au laboratoire Évolution et diversité biologique de l’université Toulouse-3, explique que ce phénomène est le résultat de la diffusion continue de l’espèce à travers le pays, en raison des échanges commerciaux et des conditions climatiques favorables. La tarente de Maurétanie a donc étendu son domaine de vie au-delà des zones méditerranéennes, surprenant ainsi les scientifiques et les citoyens.

Impact Écologique et Gestion de l’Invasion

En dépit de son apparente omniprésence, la tarente de Maurétanie n’a que peu de prédateurs naturels en France. Les rapaces sont ses rares ennemis, ce qui permet à la population de croître sans grandes contraintes. Ce manque de prédateurs naturels contribue à l’expansion rapide de cette espèce, qui s’adapte bien à la vie urbaine.

Un Suivi Scientifique Actif

Le programme de science participative « Geckolocalisation », mené par le laboratoire EDB en collaboration avec la Société d’herpétologie française, joue un rôle crucial dans le suivi de la tarente de Maurétanie. Avec plus de 5 000 participants, ce programme recueille des données sur la répartition de l’espèce, aidant les scientifiques à mieux comprendre son expansion et ses impacts.

Les données collectées montrent que la tarente de Maurétanie est en pleine croissance, notamment dans les grandes villes où elle trouve un habitat favorable. Les efforts de suivi permettent non seulement de cartographier cette invasion mais aussi d’évaluer les mesures nécessaires pour gérer les interactions entre les habitants et ce reptile en expansion.

En conclusion, la tarente de Maurétanie est devenue un acteur majeur de la faune urbaine française. Son expansion rapide, son impact écologique et la gestion de cette invasion sont des sujets de préoccupation pour les chercheurs et les citoyens. La présence croissante de ce gecko, de Nice à Paris, souligne l’importance de la vigilance et de la coopération dans la gestion des espèces exotiques envahissantes.

Quitter la version mobile