Le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque le début du Carême dans le christianisme. Le Carême est une période de 40 jours qui précède Pâques, où les fidèles sont invités à jeûner, à prier et à se repentir de leurs péchés. Le Mercredi des cendres se fête au plus tôt le 4 février, au plus tard le 10 mars. En 2024, il sera fêté le mercredi 14 février.
Mais quelle est l’origine et la signification de ce rite ? Voici quelques éléments de réponse.
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L’origine biblique des cendres
Le symbole des cendres remonte à l’Ancien Testament, où il exprime la fragilité et la mortalité de l’homme, ainsi que son repentir et sa demande de pardon à Dieu. On trouve plusieurs exemples de personnages qui se couvrent de cendres pour manifester leur tristesse, leur humilité ou leur pénitence, comme Job, Jonas ou le roi de Ninive.
Dans le Nouveau Testament, Jésus lui-même fait référence aux cendres pour parler du jugement dernier : « Je vous le dis : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, elle serait encore là aujourd’hui. Aussi, je vous le dis : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. » (Matthieu 11, 21-24)
La pratique des premiers chrétiens
Dans les premiers siècles du christianisme, l’Église a repris le symbole des cendres pour marquer le début d’un temps de pénitence pour les personnes coupables de péchés graves, comme l’apostasie, le meurtre, l’hérésie ou l’adultère. Ces personnes étaient exclues temporairement de la communauté et devaient se soumettre à un jeûne rigoureux pendant quarante jours, avant d’être réintégrées lors du Jeudi saint. Le rite des cendres était alors public et humiliant.
À partir du Moyen Âge, la pratique s’est étendue à tous les fidèles, qui recevaient les cendres sur le front en signe de leur fragilité et de leur volonté de se convertir. Le rite des cendres est alors devenu privé et personnel.
La signification du Mercredi des cendres
Depuis le Concile Vatican II, le rite des cendres a pris une nouvelle dimension : il n’est plus seulement un geste de repentance, mais aussi une invitation à croire à la Bonne Nouvelle. Le prêtre trace une croix sur le front du fidèle en disant : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Marc 1, 15) ou « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière » (Genèse 3, 19).
En recevant la croix de cendres sur le front, les fidèles doivent prendre conscience de leur caractère éphémère et faillible. Aussi, sont-ils appelés à la conversion, c’est-à-dire à changer leur manière de penser et d’agir pour se rapprocher de Dieu et de son amour. Le but du Carême est de se préparer à la fête de Pâques, qui célèbre la mort et la résurrection de Jésus-Christ. C’est une manière concrète pour le chrétien de s’unir à Jésus-Christ, qui lui-même, après son baptême par Jean le Baptiste, a jeûné quarante jours dans le désert pour se préparer à sa mission.
C’est aussi l’occasion de se détacher de tout ce qui éloigne de Dieu ; le jeûne ne prend pas toujours la forme de privation de nourriture, mais peut être plus large. Diminuer ou se priver représente un chemin de détachement et d’humilité qui permet de mieux prendre conscience de ce que tant d’êtres humains sur Terre vivent au quotidien, et de rester dans une attitude d’accueil : que le prochain en difficulté ne nous soit pas étranger.
Les cendres sont obtenues en brûlant les rameaux bénis l’année précédente lors du dimanche des Rameaux. Elles rappellent ainsi la victoire du Christ sur la mort et le péché par sa passion et sa résurrection.
Le Mercredi des cendres est donc un jour qui invite les chrétiens à entrer dans un chemin de conversion, de prière et de charité pendant le Carême. C’est un jour qui les appelle à reconnaître leur faiblesse et leur besoin de Dieu, mais aussi à accueillir sa miséricorde et son amour.
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