L’artiste Slimane, connu pour sa carrière musicale florissante, est aujourd’hui au centre de graves accusations judiciaires. Après une première plainte pour harcèlement sexuel déposée en octobre, une deuxième plainte, plus accablante, pour agression sexuelle a été déposée le 18 novembre 2024 à Saint-Étienne. Cette nouvelle étape judiciaire, survenue à la suite d’un incident présumé en décembre 2023, intensifie les pressions sur l’artiste.
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Une soirée de tournée qui vire au scandale
Les faits évoqués dans cette seconde plainte se seraient déroulés après un concert au Zénith de Saint-Étienne, dans le cadre du Cupidon Tour. La soirée, initialement prévue pour célébrer la fin de la première partie de la tournée, aurait pris une tournure sombre.
Le plaignant, un technicien de 33 ans, affirme avoir été pris pour cible par Slimane. L’échange verbal aurait débuté par une remarque provocante de l’artiste : « Dis donc, t’es bonne toi ». Le technicien aurait tenté de répondre sur un ton humoristique : « Je suis bonne, mais que le dimanche ». Slimane aurait alors rétorqué : « Je m’en fous, on est samedi soir », avant d’adopter un comportement qualifié d’agressif en plaçant son sexe en érection contre les fesses de l’homme, malgré un refus explicite.
Des témoins réduits au silence
Selon les dires du plaignant, l’acte aurait eu lieu devant plusieurs témoins présents lors de cette soirée. Certains auraient enregistré des vidéos sur leur téléphone portable. Cependant, le frère de Slimane serait intervenu pour demander, voire exiger, la suppression immédiate des enregistrements, ce qui soulève des interrogations sur une possible volonté d’étouffer l’affaire.
Un environnement de travail sous tension
Ce nouvel incident a révélé un climat de tension au sein de l’équipe de production de la tournée. Le technicien affirme avoir appris qu’un autre collègue avait quitté la tournée après un événement similaire la même nuit. Ce dernier aurait déposé une première plainte pour harcèlement sexuel, évoquant des messages explicites et des vidéos à caractère pornographique envoyées par Slimane via WhatsApp.
Face à ces précédents, le deuxième plaignant a cherché à rapporter les faits à l’entreprise organisatrice de la tournée, Play Two. Toutefois, sa démarche aurait été accueillie avec désinvolture. Selon ses déclarations, les responsables auraient minimisé l’incident, affirmant qu’il ne s’agissait que d’un comportement festif. Ce manque de soutien l’aurait poussé à porter plainte.
Une carrière entachée par la controverse
Slimane, 35 ans, reste silencieux face à ces accusations. Cet artiste révélé par The Voice en 2016, où il a conquis le public par son talent et sa sensibilité, est aujourd’hui en tournée pour son Cupidon Tour. Malgré ces turbulences, sa carrière semblait encore récemment au sommet : il a reçu le prix d’« Artiste masculin francophone » aux NRJ Music Awards début novembre et s’est classé quatrième à l’Eurovision 2024 avec la chanson Mon amour.
Pourtant, cette affaire judiciaire jette une ombre sur son parcours artistique. L’image du chanteur, associée à des valeurs de sincérité et d’authenticité, est désormais mise à mal par des accusations graves.
Une réflexion sur les abus dans le monde du spectacle
Ces plaintes soulèvent des problématiques plus larges sur la sécurité et le respect des droits dans l’industrie du spectacle. Les techniciens, souvent dans l’ombre, sont-ils suffisamment protégés contre les abus de pouvoir ?
L’avocate des plaignants, Me Anne-Sophie Charrieras, a tenu à rappeler que ses clients ne cherchent pas la médiatisation, mais souhaitent prévenir de tels comportements. Ces accusations mettent en lumière un déséquilibre parfois existant entre artistes de renom et membres du personnel, ainsi que le manque de mécanismes de protection dans certains environnements professionnels.
Le respect de la présomption d’innocence
À ce stade, Slimane n’a pas été jugé et bénéficie de la présomption d’innocence. Cette affaire nécessite une enquête approfondie et rigoureuse. Les éléments de preuve, notamment les témoignages et vidéos, devront être analysés par les autorités compétentes pour établir la véracité des faits.
Cette situation met également en exergue l’importance d’un équilibre entre la nécessité de respecter les droits de l’accusé et celle de garantir que les victimes présumées soient entendues et protégées.
Ce dossier, qui mêle popularité, pouvoir et graves accusations, est un test pour l’industrie musicale et pour le système judiciaire. La quête de vérité devra être menée sans complaisance, tout en respectant les droits fondamentaux de toutes les parties impliquées.