Après des avancées significatives, l’offensive lancée par le gouvernement somalien contre le groupe islamiste radical Chabab semble avoir marqué une pause, soulevant des préoccupations quant à la capacité des autorités à mettre fin à l’insurrection qui sévit depuis seize ans. Cet article examine les raisons de cette pause et l’état actuel de la lutte contre les Chabab.
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Somalie / Pourquoi l’offensive est-elle en pause ?
En août 2022, le gouvernement somalien a profité d’une révolte de clans locaux pour lancer une offensive contre les Chabab. Cette opération a été soutenue par la communauté internationale. Les forces gouvernementales et des milices claniques, avec le soutien aérien de la force de l’Union africaine, des États-Unis et de drones turcs, ont réussi à reprendre de vastes territoires aux Chabab, y compris des bastions islamistes. Cependant, la progression s’est ensuite enlisée en raison de plusieurs facteurs, notamment la mort d’un commandant clé, l’arrivée de troupes inexpérimentées et un moindre soutien des clans.
Une défaite cinglante à Cowsweyne
Malheureusement, l’offensive a subi un revers majeur à la fin du mois d’août, lorsque les forces somaliennes ont essuyé une défaite cinglante dans la localité de Cowsweyne. Les circonstances de cette défaite n’ont pas été officiellement divulguées, mais elle a mis en lumière des failles logistiques et de commandement au sein des forces gouvernementales, provoquant une réaction négative au sein de l’armée.
Les Chabab restent-ils une menace ?
La situation est complexe, car le gouvernement somalien et les Chabab sont engagés dans une guerre de communication. Aucun bilan indépendant n’est disponible, et mesurer le succès de la lutte contre les Chabab en fonction des gains territoriaux est insuffisant dans une guerre de guérilla. Malgré l’offensive gouvernementale, les Chabab ont maintenu leur force de frappe et ont intensifié leurs opérations, notamment des attaques complexes.
L’avenir des opérations contre les Chabab
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Le gouvernement somalien affirme sa détermination à poursuivre la lutte contre les Chabab. Il prévoit une deuxième phase dans le sud du pays, qui est historiquement un fief des Chabab. Cependant, des experts des Nations Unies avertissent que précipiter cette deuxième phase risque de compromettre les succès obtenus jusqu’à présent. Un redéploiement vers le sud pourrait laisser le centre du pays vulnérable.
La participation militaire des voisins kényan, éthiopien et djiboutien à cette deuxième phase, baptisée « Opération Lion noir, » demeure incertaine. De plus, les difficultés de l’armée somalienne ont conduit à suspendre le processus de retrait des troupes de l’Union africaine, prévu jusqu’à fin 2024. La situation demeure complexe et incertaine, et la lutte contre les Chabab demeure un défi majeur pour la Somalie.