Mosquée du Gard : pourquoi un fidèle a-t-il été poignardé à mort pendant la prière ?

Un drame sanglant a secoué la mosquée du Gard, plus précisément celle de La Grand-Combe, au nord d’Alès, dans la matinée du vendredi 25 avril. Alors que le lieu de culte s’apprêtait à accueillir les fidèles pour la prière du vendredi, un crime d’une rare violence y a été perpétré. Un fidèle a été tué à coups de couteau, présumément par un autre pratiquant présent au même moment. Ce fait divers tragique soulève de nombreuses questions quant au mobile, encore inconnu à ce stade. Retour sur les faits glaçants qui secouent la commune et la communauté musulmane locale.
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Une attaque brutale au cœur d’un lieu sacré
Il était environ 8h30 lorsque le drame s’est déroulé dans la mosquée du Gard. Deux hommes, seuls à l’intérieur du lieu de culte de La Grand-Combe, étaient en train de prier. L’un d’eux s’est soudainement retourné contre l’autre et lui a asséné une quarantaine à une cinquantaine de coups de couteau, selon les premières constatations des enquêteurs.

L’agresseur a ensuite pris la fuite, laissant sa victime gisant dans une mare de sang. Ce n’est que vers 11h, à l’arrivée des premiers fidèles pour la grande prière du vendredi, que le corps sans vie de l’homme a été découvert, déclenchant l’alerte et provoquant une onde de choc au sein de la petite ville. Le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, a confirmé que l’auteur présumé des faits n’était, à ce stade, ni identifié ni interpellé. L’enquête a été confiée au groupement de gendarmerie du Gard ainsi qu’à la section de recherches de Nîmes.
Une enquête aux débuts incertains
Pour l’heure, les enquêteurs disposent de peu d’éléments sur le profil de l’agresseur ni sur ses motivations. Le procureur a précisé que l’enquête ne fait que commencer, et qu’elle s’annonce particulièrement complexe du fait de l’absence de témoin direct et de la fuite de l’auteur présumé.

Ce qui interpelle, c’est le contexte inhabituel du crime : une mosquée, lieu de recueillement, de paix et de fraternité, devient le théâtre d’un homicide particulièrement violent. La violence du geste — plus de 40 coups portés — témoigne d’un acharnement qui pourrait trahir une rage contenue ou un mobile personnel profond. Le passé de la commune, marquée par de précédents faits divers, resurgit également. La Grand-Combe, ancienne cité minière de 5.000 habitants, est une commune socialement fragilisée, touchée par un taux de chômage élevé et des tensions sociales persistantes.
Un climat de sidération et des interrogations
Dans la mosquée du Gard, les fidèles sont sous le choc. Aucun conflit particulier n’avait été signalé au sein de la communauté avant cet acte d’une brutalité extrême. Pour beaucoup, l’incompréhension domine. Comment un tel crime a-t-il pu se produire dans un lieu aussi sacré ? Était-ce un différend personnel, un geste prémédité ou l’acte d’une personne souffrant de troubles mentaux ?

L’autopsie de la victime, dont l’identité n’a pas encore été rendue publique, devrait permettre d’en savoir davantage sur les circonstances précises du décès. Parallèlement, la traque de l’agresseur se poursuit, les autorités appelant à la vigilance et à la coopération des habitants.
Cette tragédie ravive également les blessures laissées par d’autres faits divers survenus dans cette même commune, notamment la mort de la jeune Sihem en février 2023. Une jeunesse et une population souvent livrées à elles-mêmes, dans un territoire en difficulté, où les tensions sociales peuvent parfois dégénérer.
Conclusion : un drame aux multiples zones d’ombre
Le meurtre survenu dans la mosquée du Gard soulève des interrogations profondes sur les causes de cette violence inattendue et sur l’état psychologique de l’agresseur. En l’absence d’un mobile clair, le travail des enquêteurs est déterminant pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Ce drame met en lumière une réalité souvent ignorée : même les lieux de prière, censés être des sanctuaires inviolables, peuvent être le théâtre d’une violence insoutenable. Une communauté est aujourd’hui en deuil, en attente de réponses. Reste à espérer que l’enquête permettra de comprendre, pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise ailleurs dans une autre mosquée du Gard.