Dans un discours devant des milliers de militants réunis à la fondation Félix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro, Tidjane Thiam, ancien dirigeant de Credit Suisse, a lancé un appel à l’unité au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), où il se positionne en candidat à la présidence. Plaidant pour une vision unifiée, il a souligné l’importance de préserver l’unité du parti, affirmant sa volonté de moderniser et de dynamiser le PDCI en vue de l’élection présidentielle de 2025.
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Compétences et critiques
Arborant la chemise aux couleurs du parti, Tidjane Thiam, fort de son expérience d’ingénieur et de banquier, a esquissé les contours de son programme axé sur la décentralisation et l’autonomie des militants. Toutefois, certains critiques soulignent son absence prolongée de plus de 20 ans du pays, pendant laquelle il a exercé des fonctions bancaires en Europe. Il s’est exprimé pendant une quarantaine de minutes devant une salle de 2000 personnes remplie de cadres et de militants.
« Nous avons le devoir de demeurer unis. Notre parti n’a pas le temps pour la division », a-t-il lancé, ajoutant que le PDCI devait être « l’acteur politique numéro 1 » en Côte d’Ivoire.
Certains de ses partisans voient en cette expérience hors du pays un avantage, alléguant qu’elle lui confère une perspective unique et la capacité de réconcilier l’Europe et l’Afrique, ce qui pourrait être bénéfique pour la Côte d’Ivoire.
Un nouveau souffle pour le PDCI
« Après le décès de feu le Président Aimé Henri Konan BEDIE, les Cassandre, les prophètes de malheur ont prédit le pire a notre parti. Eh bien, nous allons leur prouver qu’ils se trompent », a déclaré l’ex-CEO, soulignat que « Le PDCI n’implosera pas, le PDCI n’explosera pas, mais le PDCI vivra et le PDCI vaincra ». Pour l’ancien CEO du Crédit suisse, candidat à la présidence du PDCI-RDA, la réalité actuelle du terrain démontre la résistance du parti, même dans un environnement parfois hostile.
Tidjane Thiam, a fait savoir que l’élection pour la succession d’Henri Konan Bédié est une opportunité « d’insuffler une nouvelle dynamique à notre Parti et d’ouvrir les chantiers urgents pour son avenir. » Il a souligné que le projet de son équipe vise à rendre le PDCI plus attraction, tout en maintenant l’objectif principal : le retour du parti au pouvoir lors des élections de 2025.
Après la disparition d’Henri Konan Bédié, président du PDCI, le parti se trouve dans une phase de redéfinition, cherchant à insuffler un nouvel élan. L’absence d’un leader après le décès de Bédié ouvre une période de transition, et Tidjane Thiam se présente comme un potentiel catalyseur de cette transition.
Ses partisans voient en lui le visage d’une nouvelle génération politique, capable de renouveler l’image d’un parti parfois perçu comme conservateur et vieillissant, notamment en communiquant efficacement avec la jeunesse, composant près de 70% de la population ivoirienne.
Soutiens et perspectives pour Tidjane Thiam
Fort du soutien de plus de la moitié des députés du parti, Tidjane Thiam bénéficie d’une base solide pour sa candidature à la présidence du PDCI. L’annonce du désistement de l’autre candidat, Noel Akossi Bendjo, en sa faveur, semble consolider sa position pour le Congrès électif du 16 décembre. « Thiam est un manager, il a fait ses preuves, il a la détermination. Il faut privilégier un travail d’équipe et mettre toutes nos énergies et compétences pour que le PDCI revienne au pouvoir en 2025. Il est temps de nous rassembler !« .
« Nous avons l’image d’un parti conservateur, d’un parti de vieillards. Il y a un contexte nouveau avec un pays qui compte 70% de jeunes, il faut quelqu’un qui peut communiquer avec eux », relève un cadre du parti. Il faut un renouvellement de la classe politique, il est une vraie référence et notre meilleure chance de revenir au pouvoir« , abonde Lazare Ahizi, délégué de la région de Grand-Lahou (sud).
Cependant, une autre figure, le maire de Cocody Jean-Marc Yacé, se positionne également comme un potentiel leader de la transition au sein du PDCI. Sa candidature offre un choix démocratique aux membres du parti pour une ère post-Bédié, marquée par la nécessité de rajeunir et de revitaliser le mouvement.
Alors que l’échéance du Congrès du PDCI approche, l’opposition ivoirienne semble s’engager dans une phase de transition cruciale, marquée par la recherche d’un leadership capable de redonner au parti l’élan nécessaire pour jouer un rôle central dans le paysage politique ivoirien.