Tidjane Thiam : La chute programmée ? Les coulisses d’une bataille pour le pouvoir en Côte d’Ivoire
À sept mois de la présidentielle ivoirienne, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est plongé dans une tourmente judiciaire qui menace de déstabiliser son président, Tidjane Thiam. L’audience du 2 avril au tribunal d’Abidjan, opposant les avocats de l’ancien banquier à ceux de Valérie Yapo, une figure dissidente du parti, a mis en lumière les profondes divisions qui secouent la principale formation d’opposition. Au-delà des enjeux juridiques, cette affaire révèle les manœuvres politiques et les stratégies de pouvoir à l’approche d’une élection cruciale pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
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Une contestation qui révèle les fractures internes du PDCI
L’action en justice de Valérie Yapo, initialement motivée par son exclusion du bureau politique, a pris une nouvelle dimension avec sa demande de suspension des activités de Tidjane Thiam à la tête du PDCI. Cette requête, bien que formulée par une voix dissidente, met en évidence les tensions latentes au sein du parti. L’élection triomphale de Tidjane Thiam en décembre 2023, avec plus de 96 % des voix, n’a pas suffi à étouffer les contestations internes. Certains cadres du parti, restés dans l’ombre, semblent prêts à tout pour freiner l’ascension de l’ancien patron de Credit suisse.
Les enjeux politiques d’une destitution à quelques mois de la présidentielle
À quelques mois de la présidentielle, la destitution de Tidjane Thiam pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le PDCI. Le parti, qui mise sur l’aura de son nouveau leader pour reconquérir le pouvoir, se retrouverait fragilisé et divisé. Une telle situation profiterait indéniablement au pouvoir en place, qui pourrait voir dans cette crise une opportunité de consolider sa position. Les accusations de manœuvres politiques, visant à écarter Tidjane Thiam de la course présidentielle, prennent alors une résonance particulière.
Au-delà de l’affaire Yapo, les défis de Tidjane Thiam
L’affaire Yapo n’est qu’un des obstacles sur le chemin de Tidjane Thiam. L’ancien banquier doit également faire face aux défis de la réconciliation interne, de la mobilisation de ses troupes et de la définition d’un programme politique crédible. Son image d’homme d’affaires international, bien que séduisante pour une partie de l’électorat, pourrait également susciter des interrogations sur sa connaissance des réalités ivoiriennes. La décision du juge, attendue le 11 avril, sera déterminante pour l’avenir de Tidjane Thiam et du PDCI. Elle pourrait également avoir un impact significatif sur le paysage politique ivoirien à l’approche d’une élection présidentielle qui s’annonce déjà comme l’une des plus disputées de l’histoire du pays.
