Près de 450 étudiants nigériens dans l'impasse : le blocage des Visas pour la France
L’incertitude plane sur le sort de près de 450 étudiants nigériens qui avaient obtenu leur admission et s’étaient inscrits dans des universités françaises ainsi que dans des écoles privées. La fermeture des portes du consulat de France au Niger, consécutive au coup d’État militaire survenu en juillet dernier, les a privés de visas pour se rendre en France. Cette situation a plongé ces jeunes dans une impasse préoccupante à l’approche de la rentrée universitaire.
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La chute du président Bazoum Mohamed et l’hostilité envers la France
La tension entre la France et la population nigérienne s’est exacerbée depuis la chute du président Bazoum Mohamed. Cette période a été marquée par des escarmouches devant le consulat de France au Niger, faisant craindre pour la sécurité du personnel diplomatique. Les menaces proférées par le président français Emmanuel Macron à l’égard de la junte militaire ont suscité un sentiment de rejet accru envers la France, déjà présent depuis plusieurs mois. L’hostilité générale envers la France, en particulier à l’égard du contingent militaire français, a rendu l’ambassade de France au Niger réticente à traiter les demandes de visas.
Des passeports restitués sans visas : L’impasse des étudiants nigériens
Les étudiants nigériens qui avaient obtenu leur admission et s’étaient inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur français se sont retrouvés confrontés à une situation inattendue. Les bureaux du consulat renfermaient les passeports de près de 300 étudiants, parmi lesquels figuraient une cinquantaine de lycéens ayant suivi leur scolarité au lycée français de Niamey. Toutefois, malgré avoir attendu pendant des semaines pour récupérer leurs passeports, les étudiants nigériens ont été choqués de constater que leurs documents n’étaient pas accompagnés de visas.
La quête de solutions et l’appel à l’action
Face à cette situation, Adam Oumarou, président du Conseil des Nigériens de France (CONIF), a exprimé son inquiétude quant à l’avenir des étudiants nigériens. Il a souligné que la fermeture du consulat de France au Niger ne pouvait pas être laissée sans réponse. Avec le CONIF, il a exploré diverses avenues pour trouver des solutions à cette impasse.
« La situation n’est pas tenable », explique Adam Oumarou, président du Conseil des Nigériens de France, le CONIF. « On ne peut pas laisser ces étudiants dans le doute et dire que le consulat est fermé jusqu’à nouvel ordre, c’est insupportable. »
Une proposition intéressante consiste à transférer les dossiers des étudiants nigériens vers un pays voisin, comme le Bénin. Oumarou a appelé les autorités françaises à fournir une réponse claire et nette, afin que les étudiants puissent planifier leur avenir académique.
Et d’ajouter : « Je comprends bien que ce ne soit pas la priorité au vu du contexte géopolitique, mais qu’on leur dise clairement que venir cette année en France pour étudier, ce n’est pas possible. En revanche, ces étudiants comptent sur les autorités françaises, qu’on leur dise qu’on va trouver des pistes, des voies et des moyens pour qu’ils puissent déposer leur dossier pour obtenir leur visa. La seule chose qu’on souhaite, et je me répète, c’est une réponse claire et nette.
Ça permettra à ces 450 étudiants nigériens qui sont dans l’attente de se positionner. Le problème, c’est que le temps passe. L’étau se resserre et ça va être de plus en plus difficile de trouver une solution en allant se rabattre par exemple dans un autre pays. »
L’optimisme en dépit des obstacles
Les étudiants et leurs familles se trouvent confrontés à des obstacles financiers considérables. Les frais de scolarité, les billets d’avion, les assurances et les dépenses liées à l’hébergement ont déjà été engagés en vue de cette nouvelle aventure académique. Malgré ces défis, les étudiants restent optimistes et mobilisent leurs efforts pour sensibiliser les médias et chercher des solutions. Ils refusent de sacrifier leur année universitaire et espèrent que des mesures seront prises pour surmonter cette crise et garantir leur droit à l’éducation.
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En cette période cruciale de rentrée universitaire, la situation précaire des étudiants nigériens privés de visas pour se rendre en France met en lumière l’importance d’une réponse rapide et concrète de la part des autorités. Il en va de l’avenir et des aspirations de ces jeunes, qui aspirent à poursuivre leurs études et à contribuer au développement de leur pays.