Une Candidature Surprenante de Boris Nadejdine
Alors que la Russie se prépare pour l’élection présidentielle du 15 au 17 mars, une candidature inattendue émerge : celle de Boris Nadejdine. À 60 ans, ce vétéran discret de la politique russe a déposé les signatures de plus de 100 000 électeurs le soutenant, défiant ainsi Vladimir Poutine.
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Boris Nadejdine : Un souffle d’air frais pour les détracteurs
Dans un pays où critiquer le Kremlin peut mener à la prison, la candidature de Nadejdine offre une opportunité aux détracteurs anonymes du régime russe de s’exprimer sans craindre leur liberté. Sa capacité à mobiliser des foules de Russes partisans de la paix en Ukraine a attiré l’attention, faisant de sa candidature un espoir pour ceux en quête d’un moyen légal de protester contre la politique actuelle.
Mercredi, Nadejdine a déposé les signatures nécessaires à la Commission électorale, affirmant que des millions de personnes le soutiennent. Ses propos contrastent avec le scepticisme initial, soulignant ainsi le momentum gagné au cours des dernières semaines.
Un « Cauchemar » et des Promesses
Dans une interview fin janvier, Nadejdine a qualifié d’offensive contre l’Ukraine de « cauchemar » et a dénoncé un quart de siècle de dérive autoritaire de Poutine. Sa candidature promet d’arrêter les combats, mettre fin à la « militarisation » de la Russie et libérer « tous les prisonniers politiques », incluant l’opposant Alexeï Navalny.
Le Kremlin affiche son dédain en déclarant que Nadejdine n’est pas considéré comme un concurrent sérieux. Certains Moscovites se demandent même si le Kremlin n’instrumentalise pas cette candidature pour canaliser le mécontentement populaire.
Un Opposant Méconnu
Peu connu en dehors du cercle libéral, il admet s’être lancé car aucune figure anti-Poutine plus célèbre n’avait osé. Sa carrière publique, principalement locale, n’a connu qu’un bref passage comme député de 2000 à 2003.
Élu municipal diplômé en physique, Nadejdine vit modestement dans une ville près de Moscou. Bien qu’il reconnaisse la difficulté de battre Poutine, il espère obtenir un score significatif, marquant ainsi « le début de la fin » de l’ère du président russe.