Société

Cocody : Violent Affrontement à Djorobité 2 après une marche contre le chef local

Ce mercredi 26 février 2025, une marche de protestation organisée dans le quartier de Cocody Djorobité 2 a pris une tournure violente. Les manifestants s’étaient rassemblés pour exprimer leur mécontentement envers Minkan Assi, figure autoritaire locale. Des affrontements ont éclaté entre les opposants au chef et ses partisans, laissant un bilan d’un individu grièvement blessé et des tensions toujours palpables à Djorobité 2.

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Des forces de l’ordre dépêchées sur place ont tenté de rétablir le calme, mais la situation demeure instable. En toile de fond, cette manifestation reflète un contexte plus large de désaccords fonciers persistants qui minent Djorobité 2 depuis plusieurs années. Ces conflits, souvent liés aux pratiques contestées des autorités coutumières, se trouvent exacerbés par des décisions administratives complexes et parfois contradictoires.

Selon le journaliste Said Mbombo Penda, près de 90% des litiges fonciers actuels résultent directement des actions ou omissions des chefs locaux. Cette observation prend tout son sens lorsqu’on examine de plus près les dynamiques à l’œuvre dans la commune de Cocody, où des différends récurrents concernant des terrains situés à Bessikoi et Djorobité 2 alimentent un climat de défiance généralisée.

Une coexistence difficile entre droits coutumiers et administratifs

Les tensions observées ces dernières semaines ne sont pas nouvelles. Depuis des décennies, la Côte d’Ivoire vit sous le poids d’une coexistence difficile entre les droits coutumiers et les règles administratives modernes. Ce système dual engendre régulièrement des recoupements de revendications sur des parcelles dépourvues de titres clairs. Dans ce cadre, les décisions judiciaires peinent souvent à apporter une solution définitive, notamment lorsque des parties produisent des documents issus de sources différentes.

À titre d’exemple, le lot n°1149, situé dans l’îlot 120 de Djorobité 2, illustre parfaitement cet imbroglio juridique. D’un côté, N’Guessan Konan Théodore brandit une attestation villageoise récente pour justifier sa propriété. De l’autre, Touré Mory présente un Arrêté de Concession Définitive délivré par le ministère de la Construction. La confrontation de ces deux types de preuves complique considérablement toute tentative de médiation à Djorobité 2.

Ces situations se multiplient, mettant en lumière les failles structurelles du système foncier ivoirien. À Bessikoi, Komé Bakary, déjà impliqué dans des démarches administratives depuis 2018, voit sa légitimité remise en question après l’attribution d’une nouvelle attestation à Traoré Assétou épouse Amon, une entrepreneure basée à Paris. Ce cas particulier souligne comment des transactions apparemment légales peuvent coexister sans que les autorités compétentes ne soient en mesure de trancher efficacement.

La complexité de ces dossiers trouve également son origine dans la durée des procédures administratives. Entre les demandes initiales et les décisions finales, des années peuvent s’écouler, permettant ainsi aux divergences d’enraciner davantage. Parallèlement, la multiplication des interventions des chefferies locales, bien qu’institutionnellement reconnues, aggrave souvent les contentieux plutôt que de les résoudre.

Incertitudes persistantes à Djorobité 2

En 2023, la Chambre administrative de la Cour suprême avait rendu une décision favorable au chef du village de Djorobité 2. Malgré cela, les incertitudes persistent quant à la légitimité des attributions foncières, renforçant ainsi la défiance entre les parties concernées. Cette incapacité à imposer un cadre unique et transparent nourrit les frustrations populaires, contribuant directement à des incidents comme ceux survenus mercredi dernier à Djorobité 2.

Dans ce contexte, les manifestations de mécontentement contre Minkan Assi ne relèvent donc pas uniquement d’un désaccord personnel. Elles traduisent avant tout un profond malaise face à un système perçu comme opaque et partial. L’absence de communication officielle des autorités locales après les événements de cette semaine laisse planer une inquiétude supplémentaire parmi les habitants de Djorobité 2.

Mikan Assi Joseph_Chef du Village de Djorobité 2

Les forces de sécurité présentes sur place jouent désormais un rôle délicat, oscillant entre maintien de l’ordre public et médiation informelle. Leur intervention, bien que nécessaire dans l’immédiat, ne constitue qu’une réponse temporaire à un problème structurel bien plus vaste.

Vers une refonte du système foncier ?

Pour sortir de cette impasse, des experts préconisent une refonte complète du système foncier, combinant une clarification des droits coutumiers avec une simplification des procédures administratives. Toutefois, cette démarche nécessiterait une volonté politique forte et une coordination étroite entre les différents acteurs impliqués.

En attendant, les habitants de Cocody Djorobité 2 vivent dans l’incertitude, espérant que les prochaines semaines n’amèneront pas d’autres confrontations. Les tensions latentes risquent de resurgir tant que les causes profondes de ces conflits restent ignorées ou mal gérées. Une issue durable semble encore lointaine, mais elle demeure indispensable pour assurer la paix sociale dans cette zone stratégique de la capitale économique ivoirienne.

Le défi consiste désormais à transformer ces tensions récurrentes en opportunités de dialogue constructif, capable de redéfinir les bases mêmes du vivre-ensemble dans un environnement marqué par des enjeux fonciers croissants à Djorobité 2.

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