La Manche, devenue tristement célèbre pour les tragédies qui s’y déroulent, a une fois de plus été le théâtre d’un drame maritime. Ce mardi, au large du cap Gris-Nez, douze personnes, dont dix femmes, ont perdu la vie dans ce qui est désormais considéré comme le pire naufrage depuis novembre 2021, lorsque 27 exilés avaient trouvé la mort en tentant de rejoindre les côtes britanniques. Alors que la route de l’exil continue de se parer de ce décor funeste, les autorités françaises font face à une crise humanitaire sans précédent.
A lire aussi: Drame Choquant : L’athlète Ougandaise Rebecca Cheptegei Brûlée Vive par son Compagnon – Ce que vous ne savez pas
Tragédie en pleine mer au large du cap Gris-Nez
Le drame s’est déroulé à plusieurs milles nautiques du cap Gris-Nez, le long des côtes du Boulonnais. En fin de matinée, les services de secours du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez ont été alertés d’un naufrage impliquant une embarcation de fortune. À leur arrivée, les sauveteurs n’ont pu que constater les dégâts : l’embarcation, en grande partie submergée, ne laissait apparaître qu’un petit boudin flottant. Les corps sans vie de sept exilés ont été repêchés, tandis que les recherches se poursuivaient pour retrouver d’éventuels survivants.
Témoignages déchirants et émotion collective
Sur le Bassin Loubet à Boulogne-sur-Mer, les secouristes et les forces de l’ordre, habituellement préparés à de telles situations, n’ont pu dissimuler leur émotion face à l’ampleur du drame. « Je n’ai jamais vu ça », confie un policier, visiblement affecté, alors qu’il veille sur les corps recouverts de draps blancs. Le témoignage du capitaine Axel Baheu du Murex, l’un des deux pêcheurs ayant participé aux opérations de sauvetage, est tout aussi poignant. Il raconte avoir sorti de l’eau une jeune fille de 15 à 20 ans, son téléphone encore en poche, sonnant sans relâche. Des scènes qui rappellent la dure réalité de ces traversées mortelles.
Une situation migratoire qui se détériore au large du cap Gris-Nez
La visite du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à Boulogne-sur-Mer, a mis en lumière la gravité de la situation. Le ministre a souligné la nécessité de renforcer les accords migratoires entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni, tout en rappelant le besoin urgent de rétablir des voies légales et sûres pour les migrants.
Alors que le bilan humain s’alourdit avec 12 victimes originaires de la Corne de l’Afrique, dont six mineurs, les associations d’aide aux exilés, présentes sur place, ne cachent pas leur colère face à cette situation qui ne cesse de se répéter. Depuis le début de l’année, 37 personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la Manche, un chiffre qui ne cesse de croître, laissant derrière lui un sentiment d’impuissance et de désespoir.