Gabon… Ce mot résonne désormais comme une note discordante dans le concert politique africain. Le 26 août dernier, le Gabon a été le théâtre d’une élection présidentielle tendue. Les résultats préliminaires publiés le 29 août ont confirmé la victoire du président sortant, Ali Bongo Odimba, avec 64 % des voix, tandis que son principal adversaire, Albert Ondo Ossa, a obtenu plus de 30 % des suffrages. Cependant, ce dénouement électoral a été rapidement obscurci par un coup d’État militaire.
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L’opposition gabonaise exige le décompte des voix
Réunie sous la bannière d’Alternance 2023, l’opposition gabonaise n’a pas accepté les résultats proclamés et a exhorté les militaires à poursuivre le processus électoral en comptant minutieusement les voix. Ils soutiennent qu’Albert Ondo Ossa est le choix du peuple gabonais, une affirmation qu’ils considèrent indiscutable.
Le coup d’État, orchestré par un groupe d’officiers militaires qui se sont autoproclamés le « Comité pour la transition et la restauration des institutions » (CTRI), a pris le pays par surprise. Ils ont justifié leur action en affirmant avoir évité une crise électorale aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Appels à la démocratie et à l’État de droit au Gabon
L’opposition a plaidé pour une résolution pacifique de la crise en appelant les putschistes à choisir la voie de la démocratie et de l’État de droit. Ils ont mis en garde contre les conséquences d’un écart par rapport à la légalité républicaine, notamment l’isolement international et des sanctions financières.
L’impact de cette crise politique ne se limite pas aux frontières du Gabon. Le Congo et l’Angola ont condamné l’éviction d’Ali Bongo, appelant au respect de l’intégrité du président déchu et plaidant pour une résolution pacifique du conflit.
Le pays est désormais à la croisée des chemins, avec une élection contestée et un coup d’État qui remet en question la stabilité du pays. Les appels à la paix et à la démocratie se multiplient, mais l’avenir politique du Gabon demeure incertain.
Paul Marie Gondjout, Victor Mouanga Mbadinga, et Abel Mbombé Nzoundou, candidats à la dernière élection présidentielle, expriment des points de vue divergents sur la situation. Alors que certains voient dans le coup d’État une opportunité de réforme institutionnelle, d’autres craignent une domination néocoloniale.
Paul Marie Gondjout, président de l’Union nationale unie, pense que le coup d’État est un pain béni pour reformer les institutions : « Comme on dit, à chaque chose malheur est bon. Et je pense qu’il faut saisir les opportunités quand elles se présentent à vous. »
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Le Gabon se retrouve à un carrefour critique de son histoire, avec des enjeux nationaux et internationaux considérables. L’issue de cette crise politique reste à déterminer, mais une chose est sûre : le destin du Gabon est entre les mains de ses citoyens et de la communauté internationale.