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Côte d’Ivoire : Grève des enseignants, tout ce qu’il faut savoir

En Côte d’Ivoire, plusieurs organisations syndicales, faîtières et fédérations du ministère de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, regroupées au sein de l’Intersyndicale du MENA (IS-MENA), ont déposé un préavis de grève le 23 septembre 2024. Cet arrêt de travail de 72 heures est prévu du mardi 15 octobre 2024 à 7h30 (GMT) au jeudi 17 octobre 2024 à 18h00. Les enseignants revendiquent une série de mesures en faveur du personnel éducatif, notamment des primes et des améliorations de carrière. Cependant, ce mouvement de grève suscite des réactions mitigées au sein de la communauté enseignante.

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Des revendications claires mais divisées

Les organisations syndicales à l’origine du préavis de grève réclament principalement l’octroi d’une prime d’incitation pour les personnels du secteur éducation-formation et l’institution d’une filière dédiée à l’administration scolaire, avec création d’emplois nouveaux et de nouveaux profils de carrière. Elles demandent également le reversement des salaires suspendus des enseignants ayant participé à des grèves en 2019 et 2020, ainsi que la revalorisation des indemnités liées aux examens nationaux, afin de garantir leur paiement dans un délai raisonnable après les épreuves.

Cependant, le mouvement de grève ne fait pas l’unanimité. Plusieurs syndicats majeurs, tels que le Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits (MIDD), ont exprimé leur désaccord. Selon Paul Gnobo, secrétaire général du MIDD, les revendications devraient être abordées par le dialogue avec le gouvernement plutôt que par des actions de grève. Ce syndicat, influent au sein de l’enseignement primaire, souhaite maintenir les cours et poursuivre les discussions avec la ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné.

Un soutien mitigé au sein des syndicats

Le Syndicat National de l’Enseignement Primaire Public de Côte d’Ivoire (SYNEPPCI) partage également une vision pacifique de la situation. Ernest Koutou, secrétaire général adjoint du syndicat, a annoncé que le SYNEPPCI ne soutiendrait pas l’arrêt des cours. Lors d’une réunion avec les secrétaires régionaux, la décision unanime était de privilégier le dialogue social pour parvenir à un accord avec les autorités. Pour le SYNEPPCI, les négociations sont en cours avec le comité national de dialogue social de la fonction publique, et il est préférable de laisser ces discussions aboutir avant d’envisager des mesures de grève.

« Nous avons rencontré nos secrétaires généraux et régionaux la semaine dernière. La décision unanime est que le SYNEPPCI est favorable à l’obtention des primes, mais par la voie de la négociation. Le comité national de dialogue social de la fonction publique est déjà en place pour cela. Nos secrétaires ont donc décidé de ne pas suspendre les cours, » a-t-il affirmé.

Le Collectif des Syndicats de l’Enseignement du 1er Degré (CSE-ID), initialement signataire du préavis de grève, a également révisé sa position. Jérôme Ourizalé, porte-parole du collectif, a déclaré qu’il était crucial de donner du temps à l’administration pour trouver des solutions durables par la voie de la négociation. Cette décision reflète un climat de prudence au sein des syndicats, où la majorité des enseignants privilégie une approche pacifique pour obtenir satisfaction de leurs revendications.

Une issue pacifique en perspective ?

Ces prises de position favorables au dialogue ont été accueillies positivement par la ministre de l’Éducation nationale, Mariatou Koné. Elle a salué l’engagement des syndicats comme le MIDD, le SYNEPPCI, et le CSE-ID, qui représentent environ 80 % des enseignants en Côte d’Ivoire, à ne pas perturber les cours. La ministre a réitéré sa volonté de valoriser la fonction enseignante et de faire des éducateurs le pilier du système éducatif ivoirien. Elle a promis de poursuivre les efforts pour répondre aux revendications dans un cadre légal et pacifique.

En outre, la majorité des syndicats se dit prête à négocier directement avec le ministère, ce qui laisse entrevoir une issue pacifique au conflit. Alors que la grève initialement prévue semble perdre en soutien, l’engagement des principaux acteurs de l’éducation à discuter sans interrompre les cours est un signe d’espoir pour les élèves, les parents, et le gouvernement ivoirien, qui espèrent éviter une crise prolongée dans le secteur éducatif.

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