Johannesburg, ce 31 Aout un tragique incendie s’est déclaré dans la nuit à Johannesburg, en Afrique du Sud, causant la mort d’au moins 70 personnes. Cette catastrophe a profondément ému le pays et a mis en lumière les conditions de vie précaires auxquelles sont confrontées de nombreuses populations vulnérables.
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Une tragédie aux conséquences dévastatrices
L’incendie a englouti un immeuble de quatre étages situé au cœur de la ville. Parmi les victimes, au moins sept mineurs ont péri dans les flammes. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a exprimé sa profonde tristesse face à cette immense tragédie qui endeuille le pays tout entier.
« C’est une immense tragédie pour les familles dont les proches ont péri dans des conditions terribles », a déclaré le président Cyril Ramaphosa en déplacement à Gqeberha, dans le sud du pays.
L’immeuble en question, appartenant à la ville de Johannesburg, était un « hijacked building », un bâtiment abandonné et ensuite occupé illégalement par des marchands de sommeil. Ces derniers y logeaient des populations vulnérables, souvent venues des pays voisins à la recherche de travail, mais qui ne pouvaient se permettre un logement ailleurs dans la ville.
Des conditions de vie précaires en cause
Claire Bargelès, a rapporté que ces « hijacked buildings » sont aménagés sans aucune norme de sécurité, rendant ainsi les évacuations en cas de sinistre extrêmement difficiles. L’intérieur de ces bâtiments est souvent organisé de manière chaotique, ce qui a compliqué les efforts des secours pour sauver les résidents pris au piège. Des témoins ont même observé des habitants sauter des étages supérieurs pour échapper aux flammes.
« Je suis reconnaissant d’être en vie, nous étions nombreux à courir, essayant de trouver la sortie de secours et beaucoup de gens sont finalement morts à cause de l’inhalation de fumée », a raconté à l’AFP Kenny Bupe, qui rendait visite à un ami lorsque le feu a pris. L’homme de 28 ans fait partie d’un groupe qui a réussi à forcer une porte de secours verrouillée pour échapper aux flammes.
Le maire de Johannesburg, récemment élu, s’est rendu sur les lieux pour évaluer la situation. Il a admis que la problématique des bâtiments squattés est répandue dans diverses parties de la ville et qu’il est difficile de trouver une solution rapide à ce problème complexe. Les autorités ont souligné que ces incendies sont exacerbés par les conditions socio-économiques précaires de la ville, caractérisées par des inégalités profondes, un taux élevé de pauvreté et de mal logement.
Un rappel poignant des inégalités à Johannesburg
Johannesburg est une ville marquée par des inégalités criantes. Avec des taux de pauvreté, de chômage et de mal logement élevés, la ville abrite environ 15 000 sans-abri, en plus de ceux qui vivent dans des townships aux conditions de vie difficiles. Les incendies, souvent causés par des coupures d’électricité fréquentes, soulignent la vulnérabilité de ces populations qui se retrouvent contraintes d’utiliser des bougies pour s’éclairer et se chauffer.
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Alors que les enquêtes se poursuivent pour déterminer les causes précises de cette tragédie, la nation toute entière pleure les pertes subies dans cet incendie meurtrier. La question cruciale des conditions de vie précaires et des inégalités persistantes doit être adressée de manière urgente pour éviter de futures catastrophes de ce genre.