La Banque mondiale suspend tout financement envers l'Ouganda après sa loi anti-LGBT+
L’Ouganda fait face à une réaction internationale d’envergure suite à la promulgation de sa controversée « loi anti-homosexualité 2023« . Alors que cette législation draconienne suscite l’indignation à travers le monde, la Banque mondiale a pris une décision radicale en suspendant tout financement pour de nouveaux projets dans le pays.
Cette mesure s’inscrit dans le contexte d’une pression croissante exercée par la communauté internationale, notamment les États-Unis, pour condamner fermement cette loi discriminatoire. La décision de la Banque mondiale met en évidence la tension entre les valeurs de l’institution et les politiques du gouvernement ougandais.
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Des valeurs en conflit pour l’Ouganda
La Banque mondiale, dédiée à l’éradication de la pauvreté et à la création d’un monde inclusif, a pris une position forte contre la « loi anti-homosexualité 2023 » en Ouganda. Dans un communiqué publié récemment, l’institution financière internationale a expliqué que cette loi va à l’encontre de ses valeurs fondamentales. Elle considère que la réalisation de son objectif ne peut se faire qu’en impliquant toutes les personnes, sans distinction d’origine ethnique, de genre ou d’orientation sexuelle.
La promulgation de cette loi discriminatoire compromet ces efforts et motive ainsi la suspension de tout nouveau financement public pour l’Ouganda.
Répercussions internationales
L’Ouganda, sous la direction ferme du président Yoweri Museveni depuis plus de trois décennies, n’est pas étranger aux tensions avec la communauté internationale. La promulgation de la « loi anti-homosexualité 2023 » a entraîné une vague de condamnations et de sanctions.
Plusieurs membres du Congrès américain ont exhorté la Banque mondiale à suspendre tout prêt à destination du pays, tant que cette loi n’est pas révoquée. Le président Museveni, quant à lui, reste inflexible et affirme que son pays ne sera pas influencé par ces pressions extérieures.
Le contenu de la loi ougandaise
Cette loi draconienne impose des sanctions sévères aux individus impliqués dans des relations homosexuelles et à ceux qui « promeuvent » l’homosexualité. Les infractions graves, telles que l' »homosexualité aggravée« , sont passibles de la peine de mort, bien que cette sentence ne soit plus appliquée depuis des années en Ouganda. Cette répression a été vivement critiquée par de nombreux pays occidentaux et des organisations de défense des droits humains.
Réactions internationales
La condamnation de la « loi anti-homosexualité 2023 » ne se limite pas à la Banque mondiale et aux États-Unis. Le président américain Joe Biden a qualifié cette législation de « tragique atteinte » aux droits humains, tandis que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, l’a jugée « contraire aux droits humains« .
Dans un communiqué publié mardi, l’institution a estimé que ce texte « allait fondamentalement à l’encontre des valeurs de la Banque mondiale » (BM), ajoutant que dans ces conditions « aucun nouveau financement public pour l’Ouganda ne sera(it) présenté à notre conseil d’administration ».
« Nous pensons que notre objectif d’éradication de la pauvreté dans une planète vivable n’est atteignable que s’il inclut tout le monde, quelle que soit l’ethnie, le genre ou l’orientation sexuelle. Cette loi remet en question ces efforts », a justifié la BM
Par ailleurs, cette n’est pas la première fois que l’Ouganda fait face à des réductions de financement et à des sanctions internationales en raison de lois discriminatoires. En 2014, des bailleurs internationaux avaient déjà réduit leur aide après l’adoption d’une loi similaire réprimant l’homosexualité.
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L’Ouganda se trouve à un carrefour international, confronté à la suspension de financements par la Banque mondiale et aux pressions diplomatiques exercées par les États-Unis et d’autres pays. La promulgation de la « loi anti-homosexualité 2023 » a provoqué un tollé mondial et a mis en lumière la nécessité de promouvoir les droits humains et l’inclusion.
La décision de la Banque mondiale de suspendre tout financement pour de nouveaux projets en Ouganda envoie un message fort quant à l’importance de respecter les valeurs universelles de respect, d’égalité et de dignité pour tous, indépendamment de l’orientation sexuelle.
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