Cible d’un déferlement de haine depuis sa performance à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, la DJ Barbara Butch a déposé plainte pour cyberharcèlement le lundi 29 juillet. L’artiste de 43 ans s’est confiée au Parisien, révélant les dessous et les conséquences de sa participation dans un tableau intitulé « Festivités », censé représenter la diversité et l’inclusion. Cette prestation a malheureusement suscité des réactions violentes et des menaces de mort, plaçant la DJ sous les feux d’une controverse mondiale.
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Une performance mal comprise
Barbara Butch explique que le tableau « Festivités » auquel elle participait « représentait complètement la France de la diversité, de l’inclusion, du partage des valeurs ». Contrairement à certaines interprétations, la performance ne faisait pas référence à la Cène, mais plutôt à une célébration inspirée par Dionysos, évoquant la fête sur le mont Olympe avec un message de paix et de bienveillance, symbolisé par Philippe Katerine en « petit monsieur bleu ». Malheureusement, certaines personnes ont perçu la prestation sous un angle controversé, accusant la DJ et les autres participants de promouvoir des messages immoraux.
Barbara Butch avoue aussi n’avoir pas eu conscience que le spectacle était susceptible de crisper ou d’en irriter certains : « On était dans un tableau parmi tant d’autres », s’étonne-t-elle, regrettant que le fait d’être exposée dans « le plus grand spectacle du monde » ait surtout heurté « les homophobes, grossophobes, antisémites, racistes et transphobes ».
Réactions violentes et menaces
Suite à la cérémonie, Barbara Butch a reçu une vague de messages haineux, incluant des menaces explicites de violence physique. Elle raconte avoir reçu des messages tels que : « la prochaine fois que tu joues, je prendrai un couteau et je te trancherai la gorge sur scène ». De plus, des symboles nazis et des insultes de nature homophobe, grossophobe, antisémite, raciste et transphobe ont envahi ses réseaux sociaux. Pour Barbara Butch, cette réaction violente ne vise pas seulement sa personne, mais également les valeurs de diversité et d’inclusivité qu’elle incarne.
Depuis vendredi, Barbara Butch reçoit « des insultes à caractère antisémite, grossophobe, lesbophobe, transphobe, sexiste », « très violentes et qui s’accompagnent aussi de menaces de mort, de torture, de violences, d’atteintes à son intégrité physique« . « Il y a des appels coordonnés pour aller la cyberharceler, notamment depuis les Etats-Unis, explique Me Audrey Msellati. On essaye de travailler aussi sur un plan où on peut débusquer ces appels pour mieux les signaler au parquet. Le travail est assez colossal parce que le cyberharcèlement est massif et internationalisé. » Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.
Une lutte pour les valeurs de la diversité et de l’inclusivité
Malgré les attaques, Barbara Butch demeure déterminée à se battre pour les valeurs qu’elle défend. Elle déclare avec force : « Je suis une guerrière et je suis prête à aller au front pour les gens qui n’y arrivent pas. Ce que j’ai fait, je l’ai fait avec fierté. Et si je devais le refaire, je le referais puissance 1.000 ! ». Son avocat, Me Audrey Msellati, souligne que les critiques à l’échelle internationale, notamment de la part de personnalités comme Donald Trump et le président turc Recep Tayyip Erdogan, amplifient la haine. Ces critiques ne visent pas uniquement la DJ, mais également les valeurs fondamentales de la liberté et de l’inclusivité.
Dans Le Parisien, Barbara Butch confie être « une survivante », « une guerrière » et être « prête à aller au front pour les gens qui n’y arrivent pas, pour ceux qui ne le peuvent pas« . « Et je veux que les personnes qui se permettent d’être si intolérantes, sous couvert d’une appartenance religieuse ou politique, payent« , assure-t-elle.
Barbara Butch a dû quitter Paris pour des raisons de sécurité, mais elle reste déterminée à défendre ses convictions et à communiquer sur cette expérience. En prenant la parole, elle souhaite protéger et promouvoir les valeurs de la France, en se positionnant en tant que protectrice de la diversité et du respect des autres. Sa lutte, bien qu’intense, est portée par une détermination inébranlable à ne pas céder face à l’intimidation et à la haine.