La République autoproclamée du Haut-Karabakh, une région à majorité arménienne qui a longtemps été au centre de tensions avec l’Azerbaïdjan, a annoncé sa dissolution imminente. Un décret émis par le dirigeant de cette enclave indique que toutes les institutions gouvernementales et organisations seront dissoutes à partir du 1er janvier 2024, mettant ainsi fin à l’existence de la République du Haut-Karabakh.
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Une décision motivée par les événements
Cette décision radicale est justifiée par les autorités du Haut-Karabakh comme une réponse nécessaire à la situation militaire et politique actuelle. Elle vise également à garantir la sécurité de la population. Le dirigeant de la région mentionne également un accord conclu avec les autorités azerbaïdjanaises, qui permettra aux habitants de quitter le territoire via le corridor de Latchine.
Le Haut-Karabakh a été le théâtre de conflits et de tensions pendant des décennies, notamment lors de deux guerres majeures entre 1988 et 1994 et en 2020. Cependant, la semaine dernière, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire victorieuse pour reprendre la région, mettant ainsi fin à l’autonomie du Haut-Karabakh.
Un exode de la population
Suite à l’offensive azerbaïdjanaise, une partie importante de la population arménienne du Haut-Karabakh a entamé un exode, craignant des répressions. Environ 65 000 personnes, soit la moitié des résidents, ont fui en quelques jours, malgré les promesses de l’Azerbaïdjan de respecter leurs droits.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé l’Azerbaïdjan de mener un « nettoyage ethnique » dans la région et a exprimé sa préoccupation quant aux arrestations illégales de civils par les autorités azerbaïdjanaises.
Appel à l’action internationale
Face à cette situation critique, l’Arménie appelle la communauté internationale à prendre des mesures. Le Premier ministre Nikol Pachinian estime que si les condamnations ne sont pas suivies de décisions politiques et juridiques appropriées, cela équivaudra à un consentement tacite à ce qui se passe dans la région.
Le Premier ministre arménien a accusé jeudi 28 septembre l’Azerbaïdjan de « nettoyage ethnique » au Haut-Karabakh, estimant que tous les Arméniens de cette région sécessionniste l’auront quittée dans « les prochains jours », un peu plus d’une semaine après une victoire militaire azerbaïdjanaise. « L’exode des Arméniens du Haut-Karabakh continue. Notre analyse montre que dans les prochains jours, il n’y aura plus d’Arméniens au Haut-Karabakh. C’est un acte de nettoyage ethnique contre lequel nous avions mis en garde la communauté internationale », a déclaré Nikol Pachinian devant son gouvernement.
L’Arménie appelle la communauté internationale à « agir ». « Si les condamnations [de la communauté internationale, NDLR] ne sont pas suivies de décisions politiques et juridiques adéquates, alors ces condamnations deviendront des actes de consentement avec ce qui se passe », a dénoncé Nikol Pachinian.
Dans le contexte de cette crise en cours, la détention provisoire de l’ancien dirigeant séparatiste du Haut-Karabakh, Rouben Vardanian, par un tribunal azerbaïdjanais, suscite également des inquiétudes. Il est accusé de financement du terrorisme et d’autres crimes.
Le futur incertain du Haut-Karabakh
Le Haut-Karabakh est actuellement confronté à une situation complexe, avec la dissolution annoncée de ses institutions et l’exode de sa population. Les autorités azerbaïdjanaises ont promis de garantir les droits des Arméniens restants dans la région, mais l’avenir de cette enclave reste incertain.
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La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation au Haut-Karabakh, en espérant que des mesures seront prises pour protéger les droits de la population civile et favoriser la stabilité dans la région.