La condamnation du cardinal Becciu, surprenante et historique pour le Vatican, a été prononcée samedi dernier. Après un long procès de 85 audiences s’étalant sur deux ans et demi, le juge Giuseppe Pignatone a rendu ce verdict inattendu. Cet ancien proche du pape comparaissait avec neuf autres prévenus pour des fraudes commises dans le cadre d’investissements du Saint Siège.
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Des charges surprenantes
Alors que le promoteur de justice du Vatican, Alessandro Diddi, avait requis une peine plus lourde, soit sept ans et trois mois de réclusion, une interdiction perpétuelle de charge publique, une amende conséquente et la confiscation d’une somme importante, la condamnation à cinq ans et demi de prison pour le cardinal Becciu a surpris de nombreux observateurs.
Dans un second dossier, également jugé, il lui était reproché d’avoir subventionné à hauteur de 125 000 euros une coopérative humanitaire gérée par son frère en Sardaigne.
La surprise s’est également exprimée dans l’entourage du pape François, magistrat suprême du Saint-Siège, où des spéculations sur une possible clémence présidentielle après le verdict ont circulé. Mais ces rumeurs sont à vérifier au vu de la sévérité de la peine. Cependant, la défense du cardinal a annoncé son intention de déposer un recours contre la décision.
Les accusations et raisons de la condamnation
Les charges portées contre le cardinal Becciu incluent des accusations « de détournement de fonds, d’abus de pouvoir et de subornation de témoin« . Le cœur de l’affaire réside dans la gestion d’un investissement immobilier à Londres, approuvé par le pape mais ayant entraîné une perte financière colossale, estimée à environ 150 millions d’euros.
Outre cette affaire immobilière, le cardinal était également accusé d’avoir financé une coopérative humanitaire dirigée par son frère en Sardaigne, ainsi que d’avoir versé des fonds à une intermédiaire dans une tentative pour libérer une religieuse prise en otage en Afrique, qui avait détourné une partie des 500 000 euros.
Les détails des condamnations du cardinal Becciu
Le tribunal du Vatican a spécifié les motifs de la condamnation pour chacune des accusations. Le cardinal Becciu a été reconnu coupable de détournement de fonds pour avoir mal géré un investissement financier risqué et pour avoir versé des sommes à des destinataires non appropriés.
C’est une surprise et une première historique pour l’Église. Le cardinal Giovanni Angelo Becciu a été condamné samedi à cinq ans et demi de prison, à l’interdiction perpétuelle d’exercer une charge publique et à 8 000 euros d’amende. Bien peu s’attendaient au Vatican à ce qu’il soit condamné aussi lourdement. Le verdict est tombé samedi par la voix du juge Giuseppe Pignatone, après un interminable procès de 85 audiences sur deux ans et demi dans le cadre de la juridiction du Vatican.
La gestion de fonds provenant de la Secrétairerie d’État à des fins personnelles ou familiales a été jugée comme une violation des règlements ecclésiastiques. En outre, les transferts financiers vers des entités liées à sa famille ont été considérés comme inappropriés dans le cadre de ses fonctions officielles au Vatican.
Cette condamnation marque un événement sans précédent pour le Vatican et l’Église catholique, plongeant le cardinal Becciu, autrefois collaborateur direct du pape François, dans une situation judiciaire inédite et complexe.