Les dessous du meurtre d’un enfant palestinien, lié à la guerre entre Israël et le Hamas

Un enfant palestinien de 6 ans reçoit 26 coups de couteau, décédé à l’hôpital, tandis que sa mère, également attaquée, devrait survivre.

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas a déjà fait plusieurs milliers de victimes civiles, les États-Unis ont découvert durant le week-end que le conflit pouvait également aussi s’exporter sur leur sol.
Dimanche, un homme blanc de 71 ans, originaire de l’Illinois, a été inculpé pour crime de haine raciale. La police locale assure qu’il a mortellement poignardé un un enfant palestinien de 6 ans et grièvement blessé la mère de ce dernier, en raison de leur foi en l’Islam et en réaction à la guerre entre Israël et le Hamas, qui a pris corps depuis le 7 octobre.

Ces derniers jours, les autorités fédérales et locales de sécurité se trouvent en état d’alerte maximale, craignant des violences motivées par des sentiments antisémites ou islamophobes, liés à la guerre au Moyen-Orient.

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Comme la France a pu le déplorer sur son territoire, les responsables du FBI, ainsi que des groupes juifs et musulmans américains, ont eux aussi signalé une augmentation de la rhétorique haineuse et des menaces de violence sur les réseaux sociaux notamment.

Quels sont les faits de cette agression ?

Les officiers de police ont découvert la mère de famille et son petit garçon samedi en fin de matinée dans une maison située dans le canton de Plainfield, à environ 65 km au sud-ouest de Chicago, a indiqué le bureau du shérif du comté de Will, en charge de l’affaire, dans un communiqué.
L’enfant palestinien de 6 ans a été déclaré mort après son arrivée à l’hôpital. Sa mère, qui a aussi reçu plusieurs coups de couteau, devrait survivre, selon le shérif. L’autopsie de l’enfant a montré qu’il avait été poignardé 26 fois par son agresseur, ont annoncé plusieurs médias américains.

« Les détectives ont pu déterminer que les deux victimes de cette attaque brutale ont été ciblées par le suspect parce qu’elles sont musulmanes et en raison du conflit en cours au Moyen-Orient impliquant le Hamas et les Israéliens », a précisé la police.

Selon son bureau, la femme avait appelé le numéro d’urgence pour signaler que son propriétaire l’avait attaquée avec un couteau, ajoutant qu’elle s’était ensuite réfugiée dans une salle de bains et avait continué à le repousser. Le propriétaire agresseur aurait crié : « Vous, les musulmans, vous devez mourir ! » à la famille avant l’agression, d’après des textos envoyés au père du garçon et rapportés par le New York Post.

Qui sont les victimes ?

Wadea Al-Fayoume, un petit garçon américano-palestinien, venait de fêter son sixième anniversaire. Il vivait paisiblement avec sa mère dans cette zone éloignée de la métropole. Selon l’autopsie, le garçon a été poignardé 26 fois par un grand couteau de type militaire, tandis que sa mère, Hanaan Shahin, âgée de 32 ans, a survécu à plus d’une douzaine de coups de couteau.

L’oncle paternel du garçon, Yousef Hannon, a pris la parole lors d’une conférence de presse organisée dimanche par le Conseil des relations américano-islamiques. « Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des êtres humains. Nous voulons que les gens nous voient comme des humains, qu’ils nous ressentent comme des humains, qu’ils nous traitent comme des humains, parce que c’est ce que nous sommes », a déclaré cet Américain d’origine palestinienne qui a émigré aux États-Unis en 1999 pour travailler, notamment en tant qu’enseignant dans une école publique.

Qui est l’agresseur ?

L’homme de 71 ans soupçonné de l’agression a été retrouvé samedi à l’extérieur de la maison et « assis sur le sol près de l’entrée de la résidence », avec une coupure au front, ont indiqué les autorités.
Joseph M. Czuba est un habitant de Plainfield. Il a été inculpé de meurtre au premier degré, de tentative de meurtre au premier degré, mais également de deux crimes de haine raciale et de coups et blessures avec une arme mortelle, selon le bureau du shérif. Il attendait dimanche de comparaître devant le tribunal. La police locale a comme de coutume diffusé son visage, via le fameux « mug shot », sur son compte Facebook.

Des réactions indignées face au meurtre de l’enfant palestinien

L’organisation musulmane de défense des libertés civiles a qualifié ce crime de « notre pire cauchemar » et l’a inscrit dans le cadre d’une recrudescence inquiétante des appels et courriels haineux depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. L’organisation a cité des textos échangés entre des membres de la famille des victimes qui montrent que l’agresseur a fait des remarques désobligeantes sur les musulmans.

« Prendre la vie d’un enfant de six ans au nom du sectarisme n’est rien moins que diabolique », a déclaré Jay Robert Pritzker, le gouverneur de l’État, prenant par ailleurs des décisions pour soutenir les communautés musulmanes de la région. « Wadea devrait se rendre à l’école le matin. Au lieu de cela, ses parents se réveilleront sans leur fils. Il ne s’agit pas seulement d’un meurtre, mais d’un crime de haine. Et chaque habitant de l’Illinois, y compris nos voisins musulmans, juifs et palestiniens, mérite de vivre à l’abri de la menace d’un tel mal », a assuré le politicien.

Le président Joe Biden s’est fait l’écho de ce même sentiment dimanche, dans une déclaration sur X (ex-Twitter) : « Cet horrible acte de haine n’a pas sa place en Amérique et va à l’encontre de nos valeurs fondamentales. (…) En tant qu’Américains, nous devons nous rassembler et rejeter l’islamophobie et toutes les formes de sectarisme et de haine. »

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Dans ce contexte explosif, un haut responsable du FBI, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat auprès de l’AP, a déclaré que la majorité des menaces auxquelles l’agence fédérale a répondu n’ont pas été jugées crédibles, ajoutant que son agence les prenait néanmoins toutes au sérieux.