Liste électorale provisoire 2025 : vrai progrès ou faux-semblant en Côte d’Ivoire ?

La Liste électorale provisoire 2025, publiée le 17 mars 2025 par la Commission Électorale Indépendante (CEI), devait être un pas vers une élection présidentielle apaisée en octobre prochain. Avec ses 8 761 348 électeurs annoncés, elle se présente comme un outil clé pour un scrutin transparent. Mais à peine dévoilée, elle fait grincer des dents : Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, figures majeures de l’opposition, en sont exclus, relégués au silence par des décisions judiciaires contestées.
Dans un pays où les urnes ont déjà fait couler le sang, cette liste soulève une question brûlante : est-elle un gage de démocratie ou une bombe à retardement masquée par des chiffres ronds ? La CEI, sous le feu des critiques, promet rigueur et impartialité, mais l’ombre d’une partialité plane. Sans prédire le chaos, force est de constater que les fissures sont là, prêtes à tester la solidité d’une nation encore fragile. Cet article décrypte les chiffres, les exclusions, et les enjeux de cette Liste électorale provisoire 2025, entre promesses officielles et doutes légitimes, pour éclairer un processus qui ne tolère ni faux pas ni faux-semblants.
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Les chiffres de la Liste électorale provisoire 2025 : impressionnants, mais crédibles ?
La Liste électorale provisoire 2025, brandie par la CEI le 17 mars 2025, affiche des chiffres qui en imposent : 8 761 348 électeurs, dont 4 528 554 hommes et 4 232 794 femmes, soit une répartition presque trop parfaite pour ne pas éveiller les soupçons.

Ajoutez à cela 1 432 827 nouvelles inscriptions, fruit d’une campagne d’enrôlement entre octobre et novembre 2024, et vous obtenez un tableau clinquant, digne d’une vitrine électorale bien astiquée. La CEI ne lésine pas sur les moyens pour convaincre : la liste est accessible en ligne sur www.cei.ci, par SMS via le code #919#, et affichée dans tous les centres de vote du 17 au 21 mars. Une logistique huilée, certes, mais qui cache mal ses zones d’ombre.
Sur les 1 489 962 requêtes déposées, 56 210 ont été rejetées – un chiffre rondelet qui interroge. Qui sont ces exclus, et sur quels critères ? La CEI reste muette, laissant planer le doute sur la fiabilité de ces statistiques rutilantes. Si l’effort d’inclusion est louable – près de 1,5 million de demandes, tout de même –, la précision des données soulève des sourcils. Ces 8,7 millions d’électeurs sont-ils un reflet fidèle de la population votante, ou une addition savamment gonflée pour apaiser les esprits ? La Liste électorale provisoire 2025 se veut un socle solide pour octobre 2025, mais sans réponse claires sur ces rejets et leur justification, elle risque de n’être qu’un château de cartes, impressionnant de loin, fragile de près.
Un processus sous surveillance : la contestation au bord de toutes les lèvres.
La Liste électorale provisoire 2025 ne se contente pas d’être affichée ; elle ouvre une arène de contestation qui pourrait bien mettre la CEI à rude épreuve. Du 22 mars au 20 avril 2025, les citoyens ont un mois pour signaler omissions, erreurs ou inscriptions douteuses – un délai ambitieux, mais qui sent le piège à retardement. Les réclamations, déposées auprès des commissions locales, seront scrutées du 9 au 13 avril, puis tranchées par la CEI entre le 14 et le 20 avril.
Pas satisfait ? Direction le tribunal compétent du 21 au 24 avril, avec une réponse promise d’ici le 30 avril. La liste finale, elle, ne pointera le bout de son nez qu’autour du 20 juin 2025. Un calendrier serré, presque théâtral, qui laisse peu de place à l’improvisation.
Mais voilà, ce processus bien huilé pourrait vite dérailler. Avec 8,7 millions d’électeurs à vérifier, le risque de bourbier juridique est réel : des milliers de recours pourraient engorger les tribunaux, et la désinformation, déjà pointée par la CEI, menace de semer la zizanie.
La Liste électorale provisoire 2025 se veut un rempart de transparence, mais sa période de contestation ressemble à une corde raide : un faux pas, et c’est la crédibilité du scrutin qui vacille. Sans parler des délais – un mois pour contester, deux mois pour finaliser – qui laissent un goût d’urgence mal gérée. La CEI joue gros : rater cette étape, c’est tendre le bâton pour des accusations de manipulation. Le processus est sous surveillance, oui, mais il frôle le gouffre d’un système qui pourrait s’effondrer sous son propre poids.
Exclusions ciblées : la Liste électorale provisoire 2025 joue-t-elle favorites ?
La Liste électorale provisoire 2025, publiée le 17 mars, a un absent de marque qui fait jaser : Laurent Gbagbo, condamné en 2018 à 20 ans pour le casse de la BCEAO, est rayé des registres, malgré son acquittement par la CPI et sa grâce en 2022. Même sort pour Charles Blé Goudé, condamné par contumace en 2019 à 20 ans, et Guillaume Soro, frappé d’une peine à vie en 2021 pour trahison. Ces trois poids lourds de l’opposition, têtes d’affiche du PPA-CI et du GPS, sont écartés pour des motifs juridiques – perte des droits civiques – que la CEI brandit comme un bouclier.

Mais cette explication sent le prétexte bien commode : pourquoi ces exclusions persistent-elles alors que leurs partisans crient à l’injustice ?
La coïncidence est trop belle pour ne pas titiller les soupçons. La Liste électorale provisoire 2025, censée refléter une nation unie, semble taillée pour neutraliser des adversaires gênants, laissant le RHDP dans une position enviable. Le silence de la CEI sur d’éventuels recours – Gbagbo et ses alliés ont jusqu’au 20 avril pour contester – en dit long : pas un mot sur une possible réintégration, pas une once de débat de débat public.

Résultat ? L’opposition fulmine, mais sans violence pour l’instant, et c’est tant mieux. Ces exclusions ne sont pas qu’une formalité administrative ; elles dessinent un échiquier où certains pions sont sacrifiés d’avance. La CEI jure de son impartialité, mais cette liste donne l’impression d’un jeu pipé, où la transparence vantée cache peut-être une main invisible. À qui profite vraiment ce ménage sélectif ?
La CEI dans le viseur : indépendance ou illusion bien rodée ?
La Commission Électorale Indépendante (CEI) a déroulé le tapis rouge le 17 mars 2025 pour présenter la Liste électorale provisoire 2025, dans une cérémonie au siège d’Abidjan-Cocody ponctuée de discours lisses et de poignées de main. Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, son président, a joué la carte de la sérénité : « Nous sommes un arbitre indépendant, garant de la transparence », a-t-il martelé, vantant un processus irréprochable. Les représentants du PDCI, RHDP et FPI ont reçu leur exemplaire sous les flashs, suivis d’un cocktail pour sceller l’entente. Mais ce tableau idyllique sent la mise en scène : derrière les sourires, l’opposition gronde, et les doutes sur l’impartialité de la CEI s’épaississent comme un brouillard tenace.

Les critiques ne sont pas nouvelles, mais elles prennent du poids avec cette liste. Des exclusions comme celles de Gbagbo ou Soro, justifiées par des verdicts judiciaires, laissent un arrière-goût de parti pris, surtout quand la CEI esquive toute discussion sur leur légitimité.
Coulibaly-Kuibiert invoque Ghana et Sénégal comme modèles de stabilité électorale – un miroir flatteur, mais qui reflète mal une Côte d’Ivoire où la confiance en l’institution vacille. La Liste électorale provisoire 2025 devait être une preuve d’indépendance, pas un écran de fumée pour masquer des décisions opaques. Pourtant, entre ses 8,7 millions d’électeurs et ses silences calculés, la CEI donne l’impression d’une machine bien rodée, mais au service de qui ? L’opposition y voit une marionnette du pouvoir, et sans réponse tranchantes, cette « indépendance » risque de n’être qu’un mot creux, joli sur le papier, douteux dans les faits.
Les citoyens face à la Liste électorale provisoire 2025 : mobilisation ou mirage ?
Les Ivoiriens ne sont pas restés les bras croisés face à la Liste électorale provisoire 2025. Avec 1 489 962 requêtes déposées lors de la révision d’octobre-novembre 2024, ils ont montré une envie d’y croire, de peser sur ce scrutin crucial d’octobre 2025. Mais le revers est brutal : 56 210 demandes rejetées, un chiffre qui claque comme une porte fermée au nez de milliers d’aspirants électeurs. La CEI se félicite de cette mobilisation – « un signe de vitalité démocratique », claironne-t-elle –, et les citoyens s’activent déjà pour vérifier leurs noms, du 17 au 21 mars, via SMS ou www.cei.ci. Louable, certes, mais à quoi bon courir si le système reste un labyrinthe ?.

Car cette énergie citoyenne risque de s’épuiser dans le vide. Entre un processus de contestation alambiqué (22 mars-20 avril) et des exclusions qui sentent l’arbitraire, la Liste électorale provisoire 2025 donne l’illusion d’un pouvoir rendu au peuple, mais sans garantie que ces efforts débouchent sur une liste juste. Les 8,7 millions d’électeurs inscrits impressionnent, mais combien verront leur voix étouffée par des rejets obscurs ou des recours juridiques sans fin ? Cette mobilisation, aussi sincère soit-elle, ressemble à un mirage : un élan magnifique, gâché par un système qui semble plus jouer avec les chiffres qu’avec la démocratie
La Liste électorale provisoire 2025, un test à ne pas rater
La Liste électorale provisoire 2025, avec ses 8 761 348 électeurs et son vernis de transparence, devait rassurer une Côte d’Ivoire encore marquée par les cicatrices électorales. Mais les exclusions de Gbagbo, Soro et Blé Goudé, les 56 210 requêtes balayées d’un revers de main, et les silences gênés de la CEI dessinent un tableau bien moins reluisant. Ce n’est pas une liste, c’est un miroir : il reflète un système où l’indépendance vantée par Coulibaly-Kuibiert sonne creux face aux doutes d’une opposition muselée et d’une population mobilisée, mais frustrée. Le processus de contestation, aussi carré soit-il sur le papier, risque de s’enliser dans un marécage de recours et de méfiance.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Cette liste reste un test : si la CEI joue la clarté, si les citoyens maintiennent la pression sans basculer dans la défiance, octobre 2025 pourrait échapper au pire. La question flotte : transparence réelle ou trompe-l’œil habile ? La réponse ne viendra pas des discours, mais des actes – ceux de la CEI, des partis, et des Ivoiriens eux-mêmes. Rater ce coup, ce serait trahir plus qu’une élection : une nation qui mérite mieux.