Société

Monique Olivier : Qu’est-ce qu’il faut retenir de son procès de 3 semaines ?

Au terme de trois semaines de procès retentissant, le sort de Monique Olivier demeure presque une certitude, s’acheminant probablement vers une condamnation à perpétuité. Cependant, cette saga judiciaire a laissé un vide abyssal, parsemé d’interrogations sans réponses. Malgré les plaidoyers, l’accusée demeure évasive, ignorant le lieu où reposent les corps de ses victimes. Les ombres planent toujours sur les circonstances des enlèvements et des souffrances endurées par Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.

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Insaisissable Monique Olivier

Durant ces audiences poignantes, la figure de Monique Olivier s’est avérée insaisissable. « Je ne sais pas », « je ne sais plus », « si je le savais je vous le dirais, mais vraiment je ne sais pas », « c’est embrouillé »…. Son impénétrable neutralité face aux récits poignants des proches des victimes reste troublante. Quel écho trouve-t-elle dans son esprit ? Quels tourments cachent ses silences apparents ?

Maintenant que Michel Fourniret est mort, son ex-femme est la seule à pouvoir révéler leurs plus sombres secrets. Son avocat, Me Richard Delgenès, l’a d’ailleurs fait remarquer, sans ses aveux, il n’y aurait pas eu de procès puisqu’il n’existe que très peu d’éléments matériels. Mais les familles espéraient des réponses. Or, dès que les questions se font précises, la mémoire de Monique Olivier est fuyante. Elle est prolixe lorsqu’il s’agit d’évoquer sa vie avec son premier mari, mais beaucoup moins bavarde lorsqu’elle est interrogée sur Michel Fourniret.

Elle s’agace quand dix fois, vingt fois, trente fois, on lui demande où sont les corps des victimes. « A l’âge que j’ai, je vais bientôt crever, ça me servirait à quoi de le cacher ? », lance-t-elle. Elle a certes 75 ans mais les expertises n’ont pas relevé de troubles neurologiques, aucun problème de mémoire n’a été relevé.

Une fois, seulement, elle est sortie de ces gonds. Mais quelle fois ! Son fils Selim, celui qu’elle a eu avec Michel Fourniret, était entendu. Il a obtenu de le faire en visioconférence, et grimé pour ne pas être reconnu. Son témoignage n’est pas tendre : il l’a décrit comme « manipulatrice » et sans émotion. A la fin, il tente de l’exhorter à parler. Et là, elle s’agace : « Tu vas pas me faire la morale. » Et vacharde, elle ajoute : « Tu ressembles vraiment à ton père déguisé comme cela. »

Toujours autant insondable

Ce qui a été frappant au cours de ces trois semaines, c’est à quel point Monique Olivier est insaisissable. Chaque jour, elle a pris place dans le box à 9h30. Il faut s’imaginer une silhouette voûtée, des cheveux courts gris, le teint cireux. Elle est en jogging, un sweat informe sur le dos. Pendant des heures, elle a écouté les proches des victimes raconter l’indicible. Mais impossible de lire sur son visage le moindre sentiment.

A quoi pense-t-elle ? Que se dit-elle ? Monique Olivier le sait bien, elle n’est pas très expressive : « Ce n’est pas parce que je ne pleure pas, que je n’ai pas de sentiment. » « Entendre ces personnes parler, pleurer, ça me fait quelque chose », a-t-elle insisté à plusieurs reprises. Parfois, elle s’est décrite comme « un monstre », « inhumaine ». On retient, malgré tout, ce sentiment d’incompréhension la concernant.

Le Président de la cour en question

Cependant, cette atmosphère lourde a été teintée par les échanges tendus entre les parties civiles et le président de la cour, Didier Safar. Sa rigueur et son style ont été pointés du doigt, son attitude parfois abrupte envers Monique Olivier a suscité des réactions mitigées. Sa focalisation sur les mensonges passés de l’accusée a parfois occulté la compréhension de son parcours criminel exceptionnel, la plongeant dans la confusion et la frustration, perturbant ainsi le déroulement des audiences.

En définitive, au-delà de la probabilité d’une condamnation inéluctable, le procès de Monique Olivier restera gravé pour ses mystères persistants, son énigmatique neutralité et les tensions palpables entre l’accusée et la cour d’assises.

Cette saga judiciaire, tout en éclairant certaines zones sombres, laisse flotter dans l’air une question lancinante : quel lourd secret Monique Olivier garde-t-elle enfoui, scellé dans le silence et l’incompréhension ?

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