Star de l’afropop et de la World Music, le musicien de 73 ans fait partie d’une liste de cinq personnes nommées « conseillers spéciaux » du chef de l’État malien.
Dans une décision qui a surpris bon nombre de ses fans et du monde politique, la star malienne de la musique, Salif Keïta, a été nommée conseiller du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. L’annonce officielle a été faite par le biais d’un décret publié lundi soir.
A découvrir :Coup d’Etat au Niger : Ali Mahaman Lamine Zeine nommé premier ministre par les putschistes
Cette nomination survient alors que Salif Keïta, 73 ans, fait partie d’une liste de cinq individus sélectionnés pour agir en tant que « conseillers spéciaux » auprès du chef de l’État malien. Le décret daté du 11 août n’offre cependant aucune précision quant au rôle précis que le musicien jouera au sein de cette nouvelle dynamique gouvernementale.
Engagement politique et soutien à la junte
Salif Keïta, une figure de renom de l’afropop et de la World Music, n’est pas étranger à l’engagement politique. Sa notoriété s’étend bien au-delà de la sphère musicale, notamment en raison de son implication dans les affaires politiques de son pays. Depuis l’accession au pouvoir des colonels à la suite d’un putsch en 2020, il a publiquement exprimé son soutien envers la junte militaire.
La nomination de l’artiste de 73 ans intervient seulement une semaine après son annonce de démission d’une assemblée mise en place par les militaires, qui avait la fonction d’organe législatif. Ses paroles lors de sa démission sont éloquentes : « Je resterai toujours l’ami incontesté des militaires de mon pays« , a-t-il déclaré avec conviction depuis la tribune. Cette proximité avec les forces militaires a clairement contribué à son choix comme conseiller spécial.
Salif Keïta, un fervent défenseur de la souveraineté
Salif Keïta n’a pas caché sa volonté de défendre la souveraineté de son pays. Il a publiquement exprimé son appui au discours de souveraineté des autorités en place. Ses prises de position sont illustrées par sa demande, formulée il y a quelques mois, en faveur du retrait de la mission des Casques bleus de l’ONU (Minusma). Cette demande a été depuis officiellement entérinée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le musicien montre ainsi sa détermination à contribuer aux enjeux politiques de grande ampleur auxquels le Mali est confronté.
Le contexte malien : une crise multidimensionnelle
Le Mali est en proie à une crise profonde depuis 2012, caractérisée par l’expansion du djihadisme et des violences qui se sont étendues du Nord vers le centre du pays, ainsi que vers les nations voisines que sont le Burkina Faso et le Niger. Dans un tel contexte, la nomination de Salif Keïta en tant que conseiller spécial du chef de la junte soulève des interrogations sur les mesures qui seront prises pour faire face aux défis sécuritaires, politiques et économiques auxquels le Mali est confronté.
Lire aussi : Suspension des Vols d’Air France vers Niamey, Bamako et Ouagadougou
La nomination de Salif Keïta en tant que conseiller spécial du chef de la junte malienne marque un tournant majeur dans la carrière politique et musicale de l’artiste. Son engagement politique affirmé et son soutien à la junte en font un acteur clé dans les efforts pour résoudre les problèmes complexes auxquels le Mali est confronté. Il reste à voir comment il s’inscrira dans ce rôle et quel impact il aura sur les dynamiques politiques et sociales du pays.