Le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé jeudi que son mandat présidentiel prendrait fin le 2 avril, mais il n’a pas fixé de date précise pour les prochaines élections présidentielles. Cette déclaration intervient dans un contexte tendu alors que l’opposition critique vivement le report de l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février.
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Macky Sall : un engagement ferme mais des incertitudes persistantes
Ferme sur son annonce de retrait de la présidence au terme de son mandat, le chef de l’Etat s’est, en revanche, déchargé de la responsabilité de fixer une date pour la tenue de l’élection présidentielle. Une semaine plus tôt, le Conseil constitutionnel, après avoir invalidé le report du scrutin au 15 décembre voté par l’Assemblée nationale, mais constaté l’impossibilité de le tenir à la date initiale du 25 février, avait pourtant invité les « autorités compétentes » à fixer une nouvelle échéance « dans les meilleurs délais ». Macky Sall s’était engagé le lendemain à « faire pleinement exécuter » la décision des sept juges.
Malgré les accusations de certains secteurs de l’opposition qui l’accusent de vouloir prolonger son pouvoir, Macky Sall a réaffirmé son engagement à quitter la présidence à la fin de son mandat actuel. Cependant, il a évité de fixer une nouvelle date pour les élections, laissant cette décision entre les mains des participants à un dialogue national qu’il a convoqué pour les 26 et 27 février.
Attendu depuis son annonce impromptue et contestée, le 3 février, de reporter l’élection présidentielle au Sénégal, Macky Sall est venu apporter une clarification sur son avenir, mais sans lever les incertitudes sur la date du scrutin qui désignera son successeur. « Je compte m’en arrêter à ce mandat et je compte donc, après le 2 avril, quitter mes fonctions de président de la République », a tout d’abord tenu à rassurer, jeudi 22 février, le président sénégalais, interrogé par des journalistes locaux, alors qu’une partie de l’opposition l’accuse de vouloir étirer ses douze années de pouvoir.
Ouverture à la libération des opposants détenus
Même la présence des opposants Ousmane Sonko et son candidat de substitution, Bassirou Diomaye Faye, tous deux en détention, semble désormais envisageable. « Je n’ai pas d’objection » à la libération de M. Sonko, a indiqué le chef de l’Etat. « Je suis prêt à aller aussi loin pour que tous bénéficient de ce pardon et que le Sénégal aille à cette élection de manière apaisée », dit-il. Pour Bassirou Diomaye Faye, Macky Sall a souligné qu’une liberté provisoire pourrait être accordée avant l’adoption d’une loi d’amnistie.
Le recours au dialogue et la perspective de libérer les opposants détenus offrent des signes d’espoir pour une résolution pacifique de la crise politique au Sénégal. Cependant, l’absence de date précise pour les élections soulève toujours des préoccupations quant à l’avenir politique du pays et à la stabilité de sa transition démocratique.