Le monde de la pensée et de la culture béninoise est en deuil suite au décès de Stanislas Spero Adotevi, survenu ce mercredi 7 février à l’âge de 90 ans à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Stanislas Spero Adotevi, écrivain, philosophe et ex-ministre de la Culture et de l’Information, restera dans les mémoires comme un intellectuel engagé, toujours prompt à défendre ses idées avec fougue et conviction. Sa notoriété s’est notamment construite à travers ses critiques acerbes à l’égard du concept de négritude, popularisé par le président poète Léopold Sédar Senghor. En 1972, il publie son ouvrage emblématique « Négritude et Négrologues », dans lequel il remet en question les fondements de cette idéologie et dénonce les stéréotypes réducteurs qui y sont associés.
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Un parcours d’enseignant et de dirigeant remarquable pour Stanislas Spero Adotevi
Son influence s’étend bien au-delà des frontières du Bénin. En tant que haut fonctionnaire international, Stanislas Spero Adotevi a laissé une marque indélébile dans le domaine de la pensée africaine contemporaine. Son engagement pour une vision critique et éclairée de l’Afrique lui a valu le respect et l’admiration de nombreux intellectuels, parmi lesquels feu Thomas Sankara, qui voyait en lui un guide spirituel dans sa quête de transformation sociale.
Stanislas Spero Adotevi a également marqué de son empreinte le monde académique. En tant que directeur de l’Université des Mutants de Gorée au Sénégal et enseignant de philosophie à l’Université Paris VII, il a contribué à former des générations d’étudiants à la pensée critique et à la réflexion philosophique. Son engagement politique, illustré par ses fonctions ministérielles au Bénin dans les années 1960, témoigne de sa volonté constante de participer à la construction d’une société plus juste et plus éclairée.
Avec la disparition de Stanislas Spero Adotevi, le Bénin perd l’un de ses plus brillants esprits, dont l’héritage intellectuel continuera d’inspirer et de guider les générations futures dans leur quête de vérité et de justice.