L’Égypte tiendra son prochain scrutin présidentiel du 10 au 12 décembre, selon l’annonce du président de la commission électorale, le juge Walid Hassan Hamza. Cette décision contraste avec les attentes précédentes d’un vote au printemps 2024, conforme à la Constitution du pays. Les résultats définitifs seront publiés dans le Journal officiel le 18 décembre. Voici le calendrier électoral prévu : dépôt des candidatures en octobre, campagne électorale du 9 au 29 novembre, et vote des expatriés égyptiens du 1er au 3 décembre.
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Un climat tendu pour l’élection présidentielle en Égypte
L’élection présidentielle s’annonce tendue en Égypte, où l’actuel président, Abdel Fattah Al-Sissi, pourrait briguer un troisième mandat. Al-Sissi a pris le pouvoir en renversant Mohamed Morsi en 2013, puis a été élu en 2014 et réélu en 2018 face à un seul candidat qui se disait son partisan. Bien qu’il n’ait pas encore officiellement annoncé sa candidature, de nombreux experts estiment qu’il le fera bientôt.
Égypte : Défis économiques majeurs
La question économique sera un enjeu central de cette élection. L’Égypte subit les répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, principaux fournisseurs mondiaux de blé, dont Le Caire est le premier importateur. De plus, le secteur touristique, essentiel pour l’économie égyptienne, n’a jamais véritablement récupéré depuis la révolution de 2011 qui a renversé Hosni Moubarak. Près de deux tiers de la population vit actuellement en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté.
La diversité des candidats
À ce jour, un seul candidat s’est lancé dans la campagne présidentielle : Ahmed Al-Tantawi. Ancien député connu pour ses actions remarquées au Parlement, il dénonce des « crimes » commis par les « forces de sécurité » contre ses partisans, et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés. Il a également révélé qu’un logiciel espion avait été installé dans son téléphone depuis septembre 2021.
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Farid Zahran, à la tête du Parti démocratique et social égyptien, a également exprimé son intention de se présenter, bien qu’il n’ait pas encore organisé de tournées ou de meetings de campagne. Hicham Kassem, un autre opposant à la tête d’une coalition de partis libéraux, a quant à lui été condamné à six mois de prison, l’empêchant ainsi de participer à la campagne et au vote.
Le paysage politique égyptien
Le pouvoir égyptien a récemment lancé un « dialogue national » visant à donner une voix à l’opposition libérale, qui est en déclin depuis une décennie. Cependant, l’opposition islamiste, en particulier les Frères musulmans de Mohamed Morsi, reste interdite, et ses partisans ont été réprimés, emprisonnés, exilés ou exclus du débat public.