Société

Hanouka à l'Élysée

La célébration du début de la fête juive de Hanouka à l’Élysée a suscité une vive controverse, poussant le président Emmanuel Macron à réagir et à clarifier sa position, tandis que les réactions se multiplient quant à cet événement qui a divisé opinions et interprétations.

Le président Emmanuel Macron a affirmé, vendredi 8 décembre, ne pas regretter « du tout » la célébration au palais de l’Élysée du début de la fête juive de Hanouka, assurant, alors que la polémique enfle dans l’Hexagone, que cela avait été effectué « dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde ».

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Une célébration réellement contestée ?

La présence du grand rabbin de France, Haïm Korsia, allumant la première bougie de Hanouka dans la salle des fêtes de l’Élysée, a déclenché un débat animé, même au sein de la communauté juive. Certains ont pris leurs distances avec cette initiative, qualifiant cette action d’« erreur », considérant que l’Élysée n’est pas le lieu adéquat pour des gestes religieux.

« Il n’y a nulle violation de la laïcité », a réagi Gérald Darmanin vendredi 8 décembre sur franceinfo, alors que jeudi soir, l’Elysée accueillait une cérémonie de la Conférence des rabbins européens pour la fête juive de Hanoukka. « La laïcité, ce n’est pas : cachez-moi cette religion que je ne veux pas voir. Je trouve ça tout à fait normal que le président de la République se mette à côté de nos compatriotes juifs », a-t-il ajouté.

La religion « fait partie de notre vie culturelle, incontestablement »

Gérald Darmanin rappelle que « le président de la République a parlé à l’enterrement religieux de Collomb » et qu’il l’a accompagné « de multiples fois dans des mosquées, dans des synagogues, dans des églises, dans des temples. » Il « trouve un peu absurde » l’interdiction des crèches dans les mairies, mais « ce sont des décisions de justice, donc je les écoute, les regarde et les respecte »« Cela fait partie de notre vie culturelle, incontestablement », dit-il.

« Je trouve ça tout à fait normal que le président de la République se mette à côté de nos compatriotes juifs », a-t-il ajouté. Emmanuel Macron est selon lui « un défenseur des religions »« il les respecte toutes en tant que chef de l’Etat ».

La polémique s’est intensifiée, alimentée par des réactions politiques divergentes, notamment à gauche, dénonçant cette célébration dans l’enceinte présidentielle, remettant en question le principe de laïcité et soulignant que l’Élysée ne devrait pas être associé à des pratiques religieuses.

La réponse d’Emmanuel Macron

Face à cette controverse grandissante, le président Macron a exprimé sa position, assurant que cet événement s’était déroulé dans un esprit de concorde républicaine, en présence de représentants de divers cultes, et qu’il ne regrettait pas cette célébration.

« Tout ça a été fait en présence de tous les autres cultes qui étaient invités, qui étaient là et dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde« , s’est défendu Emmanuel Macron lors de son déplacement sur le chantier de reconstruction de Notre-Dame-de-Paris.

« Franchement, compte tenu du contexte, il faut leur donner de la confiance. De la même manière, on a des compatriotes de confession musulmane qui ont le sentiment d’être attaqués. Il faut leur redonner de la confiance », a-t-il jugé, appelant « au bon sens » et à « la bienveillance« .

« La laïcité, ça n’est pas effacer les religions ou s’ingérer dans la religion, mais se demander, quelle que soit la religion de chacun, que les citoyens respectent absolument les lois de la République, c’est ça, ni plus ni moins« , a-t-il insisté.

Hanouka: une célébration récurrente

La fête de Hanouka commémore un moment significatif de l’histoire juive, symbolisé par la reprise du Temple de Jérusalem. Pendant huit jours, les fidèles allument une flamme sur un chandelier appelé « hanoukkia », rappelant la durée miraculeuse de la flamme, qui aurait dû durer un jour mais a duré huit jours.

Alors que l’exécutif français a tenté de justifier cette célébration comme un geste de soutien à la communauté juive face à l’antisémitisme, la controverse persiste, avec des opinions partagées quant à l’interprétation de cet événement au prisme de la laïcité et du respect des cultes dans l’espace public.

L’initiative à l’Élysée continue ainsi de diviser, mettant en lumière les nuances et les divergences autour de la gestion des pratiques religieuses dans les institutions publiques, soulevant des questions fondamentales sur les limites et la place de la religion dans la sphère politique en France.

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