Présumés djihadistes retiennent plus de 110 civils au Mali
Selon un groupement d’associations qui réclame leur libération et un élu local, ces civils ont été arrêtés mardi 16 avril à bord de trois bus.
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Mali : L’enlèvement et la détention des civils
Le sort de plus de 110 civils retenus par des présumés djihadistes au Mali soulève des préoccupations et suscite l’indignation. Ces personnes, arrêtées à bord de trois bus, ont été maintenues en captivité depuis le 16 avril, plongeant leurs familles dans l’angoisse et alimentant les craintes pour leur sécurité. Les appels à leur libération se multiplient, émanant à la fois de groupes d’associations locales et d’élus, mettant en lumière l’urgence de cette situation et l’importance de prendre des mesures rapides pour assurer la sécurité et la liberté de ces civils innocents.
Cette détention arbitraire souligne également les défis persistants auxquels est confronté le Mali en matière de sécurité, en particulier dans les régions du centre où les groupes armés opèrent. Elle souligne la nécessité pour les autorités maliennes et la communauté internationale de redoubler d’efforts pour lutter contre l’extrémisme violent et protéger les populations civiles. En attendant, la priorité absolue réside dans la libération sans condition des civils détenus, afin de mettre fin à leur calvaire et de restaurer un semblant de normalité dans leur vie.
Les circonstances de l’enlèvement
Selon ces mêmes sources, les « djihadistes » ont contraint les quelque 110 passagers à prendre la direction d’une forêt entre les localités de Bandiagara et de Bankass, situées au centre du Mali. Des rumeurs faisant état de la libération par l’armée malienne de ces civils retenus avaient circulé dans la foulée de cet enlèvement.
Le 19 avril, le même groupement d’associations de Bandiagara avait publié un communiqué dénonçant la « persistance des attaques terroristes », le « nombre croissant de déplacés » dans les agglomérations, et « l’inaction des forces armées » dans la région, sans faire mention de cet enlèvement.
Contexte politique et sécuritaire au Mali
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, aux violences des groupes d’autodéfense et au banditisme. La crise sécuritaire se double d’une crise humanitaire et politique profonde. Les violences se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins, et ont précipité l’arrivée au pouvoir de régimes militaires par des coups d’Etat dans ces trois pays.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont rompu la vieille alliance avec l’ancienne puissance dominante française pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie, ont formé en novembre l’Alliance des Etats du Sahel (AES), et annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao).
Perspectives de transition politique
La promesse initiale des militaires au pouvoir au Mali en 2020 de tenir des élections présidentielles en février afin de restaurer un gouvernement civil a été largement accueillie avec espoir tant au niveau national qu’international. Cependant, les récents commentaires du premier ministre malien nommé par les militaires, Choguel Kokalla Maïga, suggèrent un changement de cap significatif. En déclarant que la junte ne prévoit d’organiser des élections pour un retour des civils au pouvoir qu’une fois le pays « définitivement stabilisé », il met en lumière les défis persistants auxquels le Mali est confronté en matière de sécurité et de gouvernance.
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Cette position soulève des inquiétudes quant à la transition démocratique au Mali et suscite des interrogations sur le calendrier et les conditions de retour à un régime civil. Alors que la stabilité demeure un objectif essentiel, il est crucial que les autorités maliennes, avec le soutien de la communauté internationale, travaillent simultanément à garantir le respect des droits démocratiques et à répondre aux aspirations du peuple malien en matière de gouvernance légitime et transparente. La question centrale demeure de savoir comment concilier les impératifs de sécurité avec les principes démocratiques pour assurer une transition stable et inclusive vers un gouvernement civil au Mali.