Société

Décès de l’Aga Khan : une figure spirituelle et humanitaire s’éteint

Le prince Karim al-Hussaini, dit Karim Aga Khan IV, s’est éteint à l’âge de 88 ans, le 4 février 2025, à Lisbonne. Chef spirituel des ismaéliens nizârites pendant plus de six décennies, il a laissé une empreinte indélébile sur le monde humanitaire et le domaine des courses hippiques. Son décès, attribué à des complications de santé liées à son âge avancé, marque la fin d’une époque pour sa communauté et pour les nombreux projets philanthropiques qu’il a dirigés.

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Un leader spirituel et philanthrope d’exception

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L’Aga Khan était à la fois un guide spirituel respecté et un homme d’affaires visionnaire. À la tête des ismaéliens nizârites depuis 1957, il a joué un rôle essentiel dans la modernisation et le développement de sa communauté. Son réseau philanthropique, regroupé sous l’ombrelle du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), a investi dans des domaines clés tels que l’éducation, la santé et l’urbanisme dans plusieurs pays, notamment en Afrique et en Asie.

Son engagement dans la préservation du patrimoine et le développement durable s’est traduit par la restauration de monuments historiques et la mise en place d’infrastructures essentielles dans les régions défavorisées. L’Aga Khan a également joué un rôle de médiateur politique, apportant son expertise et ses relations diplomatiques pour favoriser la stabilité dans certaines zones de conflit.

Une passion pour les courses hippiques

Au-delà de son influence religieuse et humanitaire, l’Aga Khan était un acteur majeur du monde hippique. Son amour pour les courses remonte à son grand-père, l’Aga Khan III, qui avait fondé une prestigieuse écurie en Irlande. Karim Aga Khan IV a perpétué cette tradition avec succès, accumulant les victoires sur les hippodromes du monde entier.

Des chevaux comme Petite Etoile (1960), Zarkava (2008) ou Tarnawa (2021) ont marqué l’histoire des courses sous les couleurs vert et rouge du prince. Le jockey légendaire Yves Saint-Martin, ainsi que des entraîneurs comme Alain de Royer-Dupré, ont contribué à ses nombreux triomphes, notamment au Prix de l’Arc de Triomphe. Avec huit haras répartis entre la France et l’Irlande, l’Aga Khan possédait un empire équestre qui comptait parmi les plus influents d’Europe. Son étalon phare, Siyouni, est devenu l’un des reproducteurs les plus prisés, consolidant ainsi son héritage dans le domaine hippique.

Un legs indélébile

Outre ses exploits dans le monde hippique, Karim Aga Khan IV a joué un rôle crucial dans la conservation du patrimoine culturel, notamment à travers son engagement pour le domaine de Chantilly. Sa fondation a investi plus de 70 millions d’euros en 15 ans pour restaurer des monuments historiques, tels que le château des Condé, l’hippodrome de Chantilly et le Musée vivant du Cheval.

Sa disparition laisse un vide immense dans le monde spirituel, humanitaire et hippique. Sa vision et son dévouement continueront d’inspirer les générations futures, tant dans la communauté ismaélienne que dans les cercles philanthropiques et sportifs. L’Aga Khan, figure emblématique et visionnaire, aura marqué son siècle par son engagement sans faille pour l’humanité et par sa passion pour les chevaux. Son héritage perdurera bien au-delà de son temps.

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